Créées en 1946 par l’Enim dans une dizaine de ports en France dont Brest et Lorient, les foyers des gens de mer avaient pour mission de recevoir les marins en escale et leur famille venus les rejoindre. Une institution, à vocation sociale, dont la survie est aujourd’hui menacée.
Si au départ « les gens de mer » n'étaient réservés qu'aux seuls marins, ainsi qu'à leurs familles, crise oblige, en 2000 ces foyers ont été contraints de se transformer en hôtels-restaurants et de s'ouvrir à tous. Une initiative qui n'aura pourtant pas suffi, pour certains d'entre eux, à redresser la barre, et en Bretagne, déjà, l'hôtel des gens de mer de Concarneau a été le premier à fermer ses portes, le 1er mars 2013, après plus de 50 ans d'histoire.Il faut dire que la crise n'est pas la seule cause des difficultés que rencontrent ces établissements. En 2011, le retrait de l'ENIM qui décide de se recentrer sur sa gestion du régime de sécurité sociale des marins est aussi lourd de conséquences. Jusque-là en effet, l'organisme reversait à l'association qui gère l'ensemble des hôtels des gens de mer (l'AGISM) une subvention pour lui permettre de poursuivre sa mission première d'accueil aux marins. Cette aide était depuis attribuée par les Affaires maritimes, mais n'a jamais cessé de diminuer. Une perte évaluée à près de 600 000 euros.
À Lorient les conséquences : un reportage de Lionel Bonis et Stéphane Izad
Interviews :
- Marianne Gosse : directrice de l'hôtel-restaurant "Les Gens de mer" de Lorient
- Emile Treguier : marin à la retraite
Après Concarneau, Brest et Lorient pourraient donc bien fermer à leur tour ! Sur tout le territoire, sept hôtels des gens de mer sont encore en activité qui à eux tous emploient 125 salariés.