Le naufrage de l'Amoco a provoqué immédiatement une série de manifestations, notamment à Brest. Il faut dire que la catastrophe s'est produite dans un contexte particulier : il arrive à la fin d'une décennie de luttes diverses et variées en Bretagne.
Le naufrage de l’Amoco Cadiz et la marée noire qui s’ensuivit, l’une des plus importantes que la Bretagne n’ait jamais connu, aura suscité indignation, écœurement et colère, provoquant toute une série de manifestations. Il faut dire que cette catastrophe s’est produite dans un contexte particulier, à la fin d'une décennie de luttes diverses et variées en Bretagne. Elle opère une véritable synthèse de toute cette effervescence.
Il y a bien sûr mai 68, et le slogan repris par des dizaines de manifestants dans les rues de Quimper, Brest, Lorient, Saint-Brieuc, Nantes ou Carhaix, "L’ouest veut vivre".
Puis d’importants mouvements sociaux comme cette grève déclenchée le 15 février 1972 pour une égalité des salaires avec la maison mère des ouvrières de l’usine du "Joint français", filiale de la Compagnie générale d’électricité. Le conflit va durer 8 semaines et bénéficier du soutien de toute une population, d’artistes tels que Gilles Servat, Try Yann ou Paul Nougaro, jusqu’à l’évêque de Saint-Brieuc qui appelle les catholiques à en faire de même.
La même année, les agriculteurs manifestent également contre le système de production et pour une meilleure rémunération. Et alors que la côte bretonne n’a pas encore pansé ses plaies, le 29 novembre 1978, le Conseil général du Finistère se prononce pour l’implantation d’une centrale nucléaire à Plogoff…
Après l’Amoco, sur les pavés de Brest, ou à Paris, les slogans écologistes vont donc côtoyer ceux dénonçant un capitalisme outrancier ou un centralisme d’état de plus en plus mal vécu. Les revendications sociales vont se mêler au Gwann ha du qui commence à fleurir ici ou là.