Nommé mercredi ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian va devoir abandonner son poste de président du conseil régional de Bretagne. C'est une injonction de l'Elysée. Pas de cumul possible comme précédemment. La région va donc devoir élire un nouveau président.
Alors que la question se posait tout naturellement dès sa nomination comme ministre, la réponse est venue rapidement de l'Elysée en fin d'après-midi ce mercredi. Le palais présidentiel a précisé que les ministres devront démissionner "sous un mois" des exécutifs locaux qu'ils dirigent. Terminé donc pour Jean-Yves Le Drian le cumul de ses deux fonctions de ministre et de président de la Région Bretagne, comme il le faisait sous la présidence Hollande depuis le 18 décembre 2015.
Jean-Yves Le Drian devra démissionner de la présidence de la Région Bretagne
Chesnais-Girard en pôle position
Pas question pour les Bretons qui ont élu Jean-Yves Le Drian à la tête de la Bretagne de retourner aux urnes à la suite de la démission du patron de la Région, puisque ce seront les conseillers en poste qui éliront leur président.Même si il est certain qu'il y aura des candidatures de "témoignage" émanant des groupes de l'opposition au sein de l'assemblée régionale, il est évident que le candidat proposé par le groupe majoritaire "socialistes et apparanté.e.s" n'aura aucune difficulté pour remporter la présidence. Le premier vice-président PS, Loïg Chesnais-Girard, maire de Liffré (35), qui a assuré la suppléance de Jean-Yves Le Drian lorsqu'il était souvent occupé par ses obligations de ministre de la Défense, semble être légitime pour être élu par l'assemblée.
Comme le rappelle le politologue Thomas Frinault, la nouvelle présidence ne devrait pas avoir d'incidence sur la politique menée par la Région "La majorité ne change pas, ce n'est que la présidence."
Pour autant en coulisse pointe une lutte d'influence entre macronistes et socialistes au sein de la majorité régionale. Le label "progressistes" pourrait bien devenir le dénominateur commun de tous les membres de la majorité.
Il peut conserver un poste de conseiller régional
Comme rien constitutionnellement n'impose à Jean-Yves Le Drian de quitter l'assemblée régionale, il pourrait laisser son poste de président mais conserver un fauteuil de conseiller régional. Au-delà de l'attachement à sa région que pourrait revêtir cette option, cela pourrait lui permettre de revenir dans l'assemblée régionale s'il était par mésaventure "débarqué" de son poste de ministre, "l'espérance de vie d'un ministre étant parfois aléatoire".
Autre avantage que présente le fait de rester conseiller régional, c'est de pouvoir continuer à peser dans l'institution sur la vie politique de la Région.