Le jeune homme de 21 ans, mis en cause dans la disparition durant 15 jours de Morgane, a été placé en détention provisoire. Il a en effet reconnu une relation sexuelle avec l’adolescente de 13 ans. "On est loin du kidnappeur" tempère son avocat, qui pense "qu'il voulait bien faire".
Dans ses déclarations au moment de sa découverte, Morgane n’avait pas évoqué de relation sexuelle avec le jeune homme qui l’abritait à Coutances. Mais lors de sa quatrième audition, c’est Adrien qui a évoqué les faits, le communiqué du procureur précisant qu’elle était, selon lui, consentie.
Le jeune homme de 21 ans, qui a retouvé Morgane tôt le lundi matin du 25 novembre, avait connu l'adolescente via un groupe constitué sur le réseau social Snapchat. Employé dans une bijouterie de Coutances, le jeune homme s'est dit lui-même utilisateur des réseax sociaux, "et avoir une vie sociale virtuelle composée de nombeux faux amis" avait indiqué le procureur de la République.
"Pas un gros méchant"
"Dans cette histoire, on est loin du kidnappeur, du prédateur, du gros méchant" martèle Pierre-Alexis Blevin, l’avocat d’Adrien. "On est loin aussi de la personne séquestrée. On est dans un dossier où on a un jeune homme et une jeune femme qui ont une différence d’âge d’un peu plus de 5 ans, mais qui ont une maturité très proche et qui n’ont peut-être pas pris conscience, pendant ses 15 jours, de la gravité des faits" estime-t-il.
L'avocat refuse de donner des détails sur une affaire encore à l'instruction mais il est persuadé que le jeune homme voulait bien faire en venant en aide à une adolescente en souffrance. Hier jeudi, Adrien a été placé en détention provisoire. Son avocat demande sa remise en liberté.
"Adrien est un enfant qui a toujours été un peu faible, pas très bien dans sa peau, mais il a un très très bon fond" a confié à Sandrine Ruaux et Valérie Chopin une personne de la famille du jeune homme. Elle s'exprimait avec l'accord de sa mère. "Pour moi, il la sentait en détresse et il l'a fait pour la protéger, qu'elle ne soit pas à la rue" estime-t-elle, "Adrien mérite certainement d'être réprimandé, il faut de l'aide psychologique, mais sa place n'est pas en prison."
Que dit la loi
Depuis 3 ans et la loi du 21 avril 2021, l’article 222-23-1 précise que "tout acte de pénétration sexuelle de quelque nature qu'il soit, ou tout acte bucco-génital commis par un majeur sur la personne d'un mineur de quinze ans ou commis sur l'auteur par le mineur, lorsque la différence d'âge entre le majeur et le mineur est d'au moins cinq ans" est considéré comme un viol.
Cette modification de la loi fait suite à l’affaire de Pontoise quand une fillette de 11 ans avait eu un rapport sexuel avec un homme de 28 ans. Elle ne s’y était pas opposée, arguait alors la défense de l’individu.
Dans notre droit, le viol est caractérisé lorsqu’il y a eu acte de pénétration sexuelle sous la contrainte, la menace, la surprise ou la violence. Mais lorsqu’il s’agit d’une personne de moins de 15 ans face à une autre âgée de plus de 5 ans, ces conditions ne sont plus requises pour entraîner la qualification de viol. Le consentement n’existe tout simplement plus.
Le jeune homme encourt jusqu’à 20 ans de réclusion criminelle.