"J'étais un gamin turbulent, la boxe m'a canalisé", Sami Diguerher rêve d'un 3e titre de champion de France

À 23 ans, Sami Diguerher déjà double champion de France de boxe amateur va disputer ce 25 janvier sa 3e finale consécutive, quelques mois seulement après avoir changé de catégorie, une performance inédite dans la boxe bretonne. Celui qui fait du contrôle de gestion dans le civil gèrer aussi plutôt bien sur le ring.

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Sami Diguerher va-t-il réussir son incroyable pari ? À 23 ans, le boxeur costarmoricain va tenter de décrocher samedi 25 janvier son 3e titre consécutif de champion de France amateur de boxe anglaise.  

Cinq fois champion de Bretagne

Sacré pour la 5e fois champion de Bretagne à l’automne, le licencié du "Trégor Boxing" s’est débarrassé ces 18 et 19 janvier de ses adversaires (Dubourg 5/0, Ondze 4/1) en phases qualificatives. Et il rencontrera en finale (92 kg) samedi à Boulazac, dans le Périgord, Kévin Kuadjovi, quadruple champion de France.

Pour Diguerher, cette nouvelle qualification relève, avant même le combat, d’un authentique exploit puisque le jeune Breton vient de changer de catégorie. Ces deux dernières années, il s'était imposé en 86 kg.

     

 Changement de catégorie pour rêver des JO

De retour en Bretagne après son 1/4 et sa 1/2 finale disputés dans les Hauts-de-France, l'étudiant en Master "Contrôle de Gestion" et qui fait son alternance à la Cooperl à Lamballe, ne vend surtout pas la peau de l'ours. Il sait que son combat face au collectionneur de titres Kevin Kuadjovi sera des plus difficiles, mais le Lannionnais savoure malgré tout ses victoires du week-end.

Une finale en 92 kg, c'est autre chose.

Sami Diguerher

"C’est vrai que c’est un peu dingue. Parce que jusqu’ici, je combattais en moins de 86 kg. Le premier titre de champion de France, il y a deux ans, c’est la récompense de beaucoup d’années de travail, cela prouve que vous tenez la route. Ensuite, il faut confirmer, c’est ce que j’ai réussi à faire l'année suivante. Mais une finale en 92 kg, c'est autre chose." 

Parce qu'en septembre dernier, le Breton a donc décidé de changer de catégorie. À cela plusieurs raisons.

"Je suis parti de chez mes parents. Et tout seul, avec les cours, l’alternance, un emploi du temps chargé, je n'ai pas toujours le temps et les moyens de me préparer des petits plats hypersains. Mais en moins de 92, je me sens très bien, et je fais en sorte d’être en forme".

"Et puis, j’avais surtout envie de voir autre chose. Parce que contrairement aux 86 kg, la catégorie des 92 est une catégorie olympique. Et si je veux espérer faire les Jeux dans 3 ans, c’est l’occasion de commencer à m’adapter dès maintenant. Cette qualification en finale dans cette nouvelle catégorie, c’est donc une grande satisfaction."

Sami Diguerher, double champion de France de boxe amateur © DR/ Sami Diguerher

 

Mes tout débuts ? En 6e, je perds mon 1er combat, j’arrête la boxe, j’étais mauvais perdant.

Sami Diguerher a débuté la boxe au collège. Mais la première expérience va être pour le moins éphémère.

"J’étais en 6e, je décide d’enfiler les gants, mais je perds mon premier combat, et comme je ne digère pas la défaite, je décide aussitôt d’arrêter, j’étais mauvais perdant", raconte-t-il en souriant.   

"La boxe, c’est difficile. Vous êtes seul, vous prenez des coups. Il faut rebondir. Mais dans la famille, on avait un peu la fibre. J’ai des oncles, des cousins, qui ont fait des beaux parcours en boxe, en jujitsu aussi. Alors quand je suis revenu deux ans plus tard en 4e, 3e, je me suis forgé un mental.

Sami Diguerher, quand il débutait la boxe © DR/ Sami Diguerher

J’étais un gamin turbulent, hyper actif, j’avais pratiqué d’autres sports, mais c’est la boxe m’a permis de me canaliser. Je me suis découvert un talent, j’ai travaillé. Le ring, c’est l’endroit où je me sens moi-même. Aujourd’hui encore, quand j’ai des journées compliquées au boulot, je vais à l’entrainement, et j’oublie tout. C’est un plaisir. Et quand je vois le chemin parcouru, c’est du bonheur

Sami Diguerher

  

 

Un Breton 3 fois champion de France d’affilée, ce serait dingue

Pour son entraîneur Laurent Guil qui le suit depuis ses 12 ans, Sami a encore une forte marge de progression. "C'est un garçon qui a des qualités techniques, de déplacement, peut-être pas toujours suffisamment agressif, mais qui apprend à chaque combat, qui a du mental, et qui se tire toujours vers le haut".

Sami Diguerher à ses débuts, avec son entraîneur Laurent Guil © DR/ Sami Diguerher

Si Diguerher parvenait à décrocher un 3e titre national, ce serait aussi pour la boxe bretonne une immense performance.

"Avant moi, le dernier breton champion de France, rappelle-t-il, cela remontait à 2011, avec Victor Cougoulic. Là, j’ai le sentiment de marquer l’histoire de la boxe, ici, dans la région, et j’en suis très heureux. C’est gratifiant de représenter la Bretagne au niveau national, de voir que maintenant les juges me connaissent, et d’entendre des gens qui vous disent : "purée, ça fait longtemps qu’on n’avait pas vu un Breton en finale aux "France". Je vais essayer de ramener ce 3e titre." 

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