Trop souvent l'urbanisation est prétexte à détruire des espaces verts et particulièrement des arbres, avec des conséquences pour la biodiversité de la planète. Des dommages d'autant plus incompréhensibles que ces arbres font le charme de nos villes comme de nos sites balnéaires et touristiques.
Du haut de leurs cent ans, une dizaine de cyprès culminent jusqu'au quatrième étage de cette résidence de tourisme en chantier. Il s’agit de cyprès Lambert, une espèce menacée qui figure sur la liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature.
L'urbanisme doit respecter les arbres
Jean-Baptiste Lefebvre est élagueur-grimpeur. Membre de l'association L'Arbre Citoyen, il ne peut que constater les dégâts laissés par les engins de chantier. Ils ont entaillé le sol juste au pied des troncs pour enfouir des réseaux, faire des terrassements. De grosses racines ont été déchirées par les pelles mécaniques, pas même sectionnées proprement. Ces cicatrices ouvertes seront pendant plusieurs semaines, des entrées pour des maladies (chancre cortical) ou des champignons. Or les racines principales servent à l’arbre pour se nourrir mais aussi pour s’ancrer dans le sol. Ainsi affaiblis par les travaux réalisés sans précaution à leur pied, ces cyprès Lambert ne résisteront peut-être pas aux coups de vents ou aux sécheresses des prochaines saisons.Pour l'association l'Arbre citoyen, il est temps de sauver ce qui peut encore l'être. Les militants proposent une danse pour interpeller les passants sur le sort de ces arbres centenaires, entaillés de façon sauvage, de façon tout à fait inacceptable.
Respecter la nature c’est primordial si on veut continuer à vivre sur une planète saine.
Après un constat d'huissier, la mairie a dressé un procès-verbal d'infraction. Les élus vont engager une expertise pour mesurer l'impact du chantier sur la santé des arbres.
Le chantier suspendu pour non-respect du permis de construire
En tout état de cause, selon Pierre-Alexis Blévin, le maire de Pléneuf-Val-André, les travaux réalisés au pied des cyprès ne correspondent pas aux engagements pris par le promoteur immobilier : « le 25 août nous avons rencontré le groupe Eiffage qui nous avait assuré qu’il protègerait les arbres dans le cadre de cette construction. À cette occasion nous les avions informés de notre intention de classer les arbres en espace boisé classé donc leur donner le plus haut niveau de protection. Aujourd'hui force est de constater que ces paroles n’ont pas été tenues et que les terrassements effectués au pied des arbres sont en totale contradiction avec le permis de construire délivré en 2018. »La commune entend donc suspendre les travaux. Elle prévoit aussi de dresser un inventaire de tous les arbres de la ville pour les classer et garantir leur protection.