Coup de feu et jalousie : accusé de tentative d’assassinat sur le mari de sa maîtresse, la remise en liberté du retraité est refusée

Tiré dessus en pleine campagne, sous les yeux de ses petits-enfants, un homme a échappé au pire en août 2021. Son agresseur présumé, le septuagénaire jaloux qui entretenait une liaison avec sa femme, reste en prison. La justice l’accuse de tentative d’assassinat et refuse sa libération.

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Il voulait la faire payer. Littéralement. Mais la justice ne lui laisse aucun répit. La chambre de l’instruction de Rennes a tranché ce vendredi 31 janvier : Gilbert, 71 ans, restera en détention. Ce retraité des Côtes-d’Armor, condamné en novembre dernier à six ans de prison, sera rejugé pour "tentative d’assassinat". L’affaire remonte à l’été 2021 à Cambout, près de Loudéac.

Un après-midi d’août, un homme traverse un champ avec ses petits-enfants. Il est sur son exploitation familiale. Une scène paisible, interrompue par des détonations. Il s’effondre, blessé à la hanche et aux bras. À l’hôpital, les médecins retirent "six corps étrangers" logés dans son corps. Ce n’était pas la première fois. Quinze jours plus tôt, déjà, un tir. Une enquête est ouverte.

Son ADN sur un épi de maïs

Rapidement, les soupçons se tournent vers Gilbert, un agriculteur retraité de la commune. L’homme entretient une liaison extraconjugale avec la femme de la victime. Une histoire qui tourne mal. Elle veut rompre. Lui refuse. Les appels se multiplient, les menaces aussi. Sur un parking, sur un chemin, il est là. Obsédé.

L’enquête prend un tournant lorsque son ADN est retrouvé… sur un épi de maïs. Un fusil de chasse entre dans l’histoire. Prêté par un ami, il devait servir à "tirer les ragondins". Mais devant les enquêteurs, Gilbert finit par avouer. Oui, il a tiré. Mais "le coup est parti comme ça", assure-t-il. Une justification qui laisse les victimes amères.

Un premier procès controversé

En novembre 2024, les assises des Côtes-d’Armor rendent leur verdict : six ans de prison. Pas pour "tentative d’assassinat", comme le réclamait le parquet, mais pour "violences aggravées". Une décision qui choque les parties civiles.

"Colère et incompréhension", résume Me Jean-Guillaume Le Mintier, avocat des petits-enfants de la victime. Pour lui, Gilbert n’a pas pris la mesure de ses actes. Le parquet fait appel.

Une liberté refusée

En attendant son procès en appel, Gilbert demande sa remise en liberté. Deux options sont proposées : un contrôle judiciaire au Cambout, chez lui, ou une assignation à résidence sous bracelet électronique dans le Finistère. Refus catégorique des juges.

"Laisser sortir un homme capable de tels actes, c’est incompréhensible", tonne Me Le Mintier. Du côté de la défense, Me Thierry Fillon parle d’une "décision incompréhensible".

Gilbert reste donc derrière les barreaux de la prison de Saint-Brieuc. Son procès en appel se tiendra d’ici novembre. En attendant, les victimes, elles, restent marquées. "Ce n’est pas un geste accidentel", souffle une source proche du dossier.

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