Pour ces 16è de finale, les amateurs du Stade Briochin va affronter Annecy, club de L2. Un match compliqué pour costarmoricains. Mais ils ont Christophe Kerbrat. Le vainqueur de la Coupe de France en 2014 avec Guingamp est, à 38 ans, la botte secrète des Briochins.
La légende raconte que le jour où il a été appelé par l’En-Avant Guingamp pour lui proposer un contrat pro, il a répondu en chuchotant : "Là, je ne peux pas parler trop fort, je suis à mon travail, mais rappelez-moi ce soir." C’était en 2011. Il avait 25 ans !
L'enfant de Plabennec
Ce n’était pas la première fois que les Guingampais lui faisaient un appel du pied. Mais comme au Stade Brestois, Christophe Kerbrat avait dit non. Son club de cœur, c’était Plabennec dans le Finistère. C’est là, que le petit garçon né à Brest en 1986 a commencé à jouer à l’âge de 6 ans. C’est là qu’il a conservé sa licence pendant 19 ans !
Et c’est avec le Stade Plabennecois qu’il a vécu sa première grande aventure en Coupe de France. En 2009-2010, l’équipe qui est montée de la CFA2 en CFA puis en National, atteint les 8ème de finale après avoir sorti deux équipes de Ligue 1, Nice et Nancy.
Le jeune joueur s’est fait remarquer… Il est alors employé de maintenance la nuit dans le secteur avicole, met son réveil pour venir à l’entraînement du soir et après sa douche part travailler.
Lire : Christophe Kerbrat, l’atout discret de l’En – Avant Guingamp
L’En-Avant Guingamp lui offre la chance de se consacrer entièrement au foot. Il accepte la proposition mais demande à porter le numéro 29 sur son maillot, pour ne jamais oublier son Finistère.
Le chouchou du Roudourou
Sur la pelouse de Guingamp, le défenseur central ne tarde pas à s’imposer comme un des tauliers de l’équipe.
Kerbrat est un acharné de travail, discret, taiseux, il aime le foot, les passes, les copains, pas forcément tout ce qui passe autour. "Les médias, tout ça, c’est pas là-dedans que j’excelle" confiait-il alors.
Mais il brille sur le terrain ! Ses coéquipiers le surnomment "le couteau suisse" parce qu’il peut jouer partout.
C’est l’époque où dans les tribunes du Roudourou on chante "les paysans sont de retour." A Guingamp, on ne vient pas au stade pour se prendre la tête, mais pour prendre du plaisir !
En 2014, En-Avant et Christophe Kerbrat jouent la Finale de la Coupe de France et l’emportent devant Rennes. Une victoire qui permet au club de jouer l’Europa League.
Christophe Kerbrat enfile le brassard de capitaine en 2018. Dans les tribunes, on invente un nouveau langage. À la manière de Zlatan Ibrahimovic qui Zlatane, on s’inquiète pour les adversaires des Rouges et noirs. "Ceux-là, dit-on, vont se faire Kerbrater ! "
Mais la saison est compliquée, Guingamp descend en L2.
Une nouvelle famille au Stade Briochin
Après 310 matchs professionnels dont 194 en Ligue 1, 6 en League Europa, Christophe Kerbrat quitte le club en 2020, mais pas question pour lui de raccrocher les crampons.
Quelques mois plus tard, il signe au Stade Briochin. À 38 ans," l’important, dit-il, c’est d’être bien dans sa tête, d’être content d’être là, de partager de bons moments avec les mecs. Je pense que ça, ça fait une bonne partie du boulot."
Et le voilà donc reparti pour la Coupe de France avec un incroyable parcours :en décembre, le club a sorti Le Havre. "Ça rappelle de bons souvenirs d’enfance à Plabennec."
À Saint-Brieuc, il a retrouvé la même ambiance que dans son club de cœur. "C’est un club familial où tout le monde s’entend bien, où on est contents de se retrouver le matin, c’est très très bien."
Christophe Kerbrat profite de l’instant… Il sait que c’est sans doute sa dernière Coupe de France. Il espère aller le plus loin possible.
Quand on lui demande si son expérience aide l’équipe, il répond modeste, "je ne suis pas là pour donner des leçons. S’il y a des conseils à donner, on les donne, mais chacun sait ce qu’il a à faire !"
𝙈𝙖𝙩𝙘𝙝𝙙𝙖𝙮 🏆
— Stade Briochin (@StadeBriochin) January 15, 2025
Des jours qu'on parle de ce 16ème de finale de @coupedefrance... On y est !
Et vous, vous serez là?
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À 18h30, il va entrer sur le terrain… Et on espère qu’Annecy va se faire Kerbrater !
(Avec Jean-Marc Seigner)