"J'arrête". Pierre Philippe n'aura jamais les résultats d'une autopsie qu'il réclamait dans le dossier des algues vertes

Pierre Philippe, médecin urgentiste de Lannion, n'a cessé depuis près de 30 ans d'alerter sur la dangerosité des algues vertes. Depuis quelques mois, il bataillait encore pour savoir ce qu'était devenue la demande d'autopsie qu'il avait réclamée après la mort d'un joggeur, retrouvé dans les algues vertes, en 1989, à Saint-Michel-en-Grève. Le procureur de Saint-Brieuc lui a enfin répondu...

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Ça ressemblait un peu au combat d’une vie. À l’été 1989, Pierre Philippe est médecin aux urgences de Lannion, dans les Côtes-d’Armor. Il se retrouve devant le corps sans vie d’un jeune homme de 28 ans. Alors qu’il était parti pour un footing, ce joggeur avait été retrouvé dans un amas d’algues vertes sur la plage de Saint-Michel-en-Grève, dans les Côtes-d’Armor.

À lire aussi : Algues vertes : 35 ans après la mort d’un joggeur, "je vais passer pour un emmerdeur, mais je veux des réponses"

Où sont passés les résultats de l'autopsie ?

Très vite, le médecin suspecte les algues vertes. Il demande à avoir les résultats de l’autopsie. Il ne le sait pas encore mais ces résultats, il va chercher à les avoir durant 35 ans… et ne les aura jamais.

Le médecin va adresser des courriers au tribunal de Guingamp, à celui de Saint-Brieuc, à la cour d’appel de Rennes… et enfin, en avril 2024, au garde des Sceaux, directement.

J’attendais une réponse, j’en ai une, mais je n’en sais pas plus!

Pierre Philippe

ex-médecin urgentiste à Lannion

En vain. Il vient – enfin – de recevoir une réponse, via le procureur de la République de Saint-Brieuc. « On me dit qu’il n’y a plus de trace de l’autopsie. J’attendais une réponse, j’en ai une, mais je n’en sais pas plus », déplore le médecin.
D’après lui, la réponse est assez compliquée. Les résultats de l’autopsie auraient pu se perdre au moment de la fermeture du tribunal de Guingamp.

"J’avais aussi demandé à l’hôpital de Saint-Brieuc. Mais on m’a dit qu’au-delà d’un délai de 20 ans, les archives étaient détruites. Là, je suis un peu coincé. J’arrête".

Une demande aussi pour les sangliers morts en 2024

De son côté, l’association Sauvegarde du Trégor va également adresser un courrier au procureur de Brest concernant l’enquête sur les sangliers morts en octobre 2024
Le préfet des Côtes-d'Armor avait déjà été sollicité pour connaître là aussi les résultats des autopsies. En vain. 

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