Mayotte. "On passe en alerte rouge" les pompiers bretons, avec la population, s'apprêtent à affronter une nouvelle tempête tropicale

Une nouvelle tempête tropicale menace l'archipel de Mayotte déjà fortement éprouvé il y a moins d'un mois par le cyclone Chido. Ce nouvel épisode cyclonique baptisé Dikeledi devrait toucher l'île ce samedi soir, 11 janvier 2025. Dans la ville de Dembéni, les pompiers d'une ONG des Côtes-d'Armor, se préparent à son arrivée.

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"Nous suivons attentivement la météo, la trajectoire du cyclone sur Copernic et les informations préfectorales. On est actuellement en alerte orange, mais on va passer très vite en alerte rouge", explique le docteur Sonia Georges, médecin urgentiste pour l'ONG, Pompier international des Côtes-d'Armor. Contactée au téléphone, elle nous indique ce qu'elle en train de vivre à Mayotte, où elle se trouve, avant l'arrivée imminente d'un nouveau cyclone, appelé Dikeledi, déjà passé sur le nord de Madagascar. Le risque d'inondations est au maximum.

"L'aéroport a été fermé jusqu'à, au moins lundi soir et les barges pour les traversées entre la petite et la grande île sont suspendues. Nous savons que nous sommes bloqués ici, car notre départ était prévu demain, dimanche" poursuit fataliste l'urgentiste.

Une MJC, comme dispensaire et lieu d'hébergement

"Nous effectuons des maraudes dans les villages et assurons des plages d'ouverture d'un dispensaire provisoire installé dans une MJC" relate-t-elle. Il s'agit d'un lieu d'accueil, situé à Dembéni, sur la côte est de l'île, réaménagé quand il y a des catastrophes naturelles. Pendant le cyclone Chido, 500 personnes y ont été hébergées.

"Depuis hier soir, nous réagençons cette MJC, avec un dispensaire et une grande salle aménagée en dortoir. Des familles, surtout des femmes avec des enfants, sont déjà là. Une soixantaine de personnes sont arrivées depuis une demi-heure" décrit le médecin.

La MJC de Dembeni transformée en dispensaire et centre d'hébergement pour les sinistrés. © Sonia Georges, Pica

"Pas de souci pour nous, le bâtiment est en dur"

Pour intervenir dans cette MJC, l'équipe est composée de onze personnes, dont trois soignants et des pompiers, avec en plus quatre agents municipaux. Mais Sonia Georges craint que ce soit insuffisant pour accueillir les sinistrés. L'urgentiste n'est cependant "pas très inquiète, dit-elle, le bâtiment est solide, même si on a dû placer des bassines çà et là, parce que le toit avait souffert du passage de Chido".

"Pas de souci pour nous, le bâtiment est en dur, confirme de son côté Benjamin Le Goff pompier breton, aux côtés de Sonia Georges à Mayotte, nous disposons d'une unité de potabilisation et de rations. On attend de connaître le niveau d’impact à Madagascar et les prévisions météo qui évoluent, poursuit-il. Mais la programmation du retour est impossible. Alors, on réaménage la MJC qui va servir de centre d’hébergement avec un poste médical. L’ARS a procédé au dispatching d’urgentistes sur l’ensemble des dispensaires du territoire."

La pluie, grosse inquiétude pour la population et pour les humanitaires

Même s'il ne pleut pas encore, la grosse inquiétude sur place, c'est la pluviométrie qui risque d'être violente et abondante, selon les prévisions. Après le passage de Chido et les dégâts déjà causés, les conséquences pourraient être d'autant plus graves. "L'eau est coupée depuis hier, remarque la médecin urgentiste, on a anticipé, on a fait des réserves. Mais l'eau, c'est un vrai problème, car c'est à la fois pour boire, bien sûr, mais aussi pour la toilette..." 

"La population est très inquiète, souligne la médecin humanitaire, parce qu'elle se dit, que c'est encore pour elle. Suite au traumatisme psychologique provoqué déjà avec Chido, les gens se disent que ça va recommencer. Et on risque d'avoir encore plus de monde à venir à la MJC."

Sonia Georges et toute l'équipe à leur arrivée à Mayotte © Pica

"Rien n'est laissé au hasard" assure Manuel Valls

Concernant cette alerte cyclonique à Mayotte : "rien n'est laissé au hasard", a assuré le ministre des Outre-mer Manuel Valls, alors qu'une nouvelle tempête tropicale menace l'archipel de Mayotte déjà fortement éprouvé il y a moins d'un mois par le cyclone Chido. Avec cet épisode cyclonique baptisé Dikeledi, il est attendu des "pluies fortes et continues" et des vents pouvant souffler jusqu'à 110 km/h.

700 personnels de la Sécurité civile sont mobilisés. Des messages d'alerte ont été diffusés à la radio et la télévision. Le ministre a aussi évoqué un "dispositif spécial de mise à l'abri des antennes" de télécommunications, "71 centres d'hébergement prêts", un chiffre qui devrait augmenter "dans la journée". "L'aéroport sera fermé à 18h" (heure locale, 16h heure de Paris), et la rentrée scolaire, a été décalée au 20 janvier pour les élèves", a-t-il précisé.

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