
La passion d'Anne Quéméré pour le voyage est ancrée dans son enfance. De ses petites rencontres, elle en retire de grands rêves. Devenue navigatrice, elle relève des défis fous, se frayant le chemin des possibles dans le vague de l'impossible.
Le moment fort de son enfance
Un petit événement fait grand effet sur l'enfant qu'elle fut : « Quand j'étais en CP, je me souviens d'une petite fille qui nous a rejoint en cours d'année. Elle venait de Casablanca. Moi, je n'avais jamais quitté Quimper. J'imaginais le lointain vers les îles mais c'était par la mer ! La carte de géographie ne voulait absolument rien dire pour moi. On nous a montré où était Casablanca. Subitement, ça a rendu réel un lieu où je n'imaginais pas que des gens y habitaient. Des gens qui parlaient ma langue, en plus ! Ça m'a beaucoup interpellée. J'ai eu la chance de l'avoir à côté de moi, et elle est devenue ma meilleure amie. J'ai eu une fascination pour la vie dont elle me parlait. Je m'en souviens comme d'un moment fort. A partir de là, j'ai toujours voulu voyager».
Adolescente à la bougeotte
Anne a dix-sept ans lorsqu'elle part pour son premier voyage : « J'ai réussi à soudoyer une autorisation de quitter le territoire signée par mes parents, pour partir en stop en Suède. Je suis partie me promener pendant les vacances d'été. Je n'avais aucune notion du risque ! Pourquoi la Suède ? Je n'en sais rien. Peut-être parce que j'avais déjà une attirance pour le froid... »
« Il y a longtemps que je voulais rencontrer les glaces »
En 2010, Anne est partie au Groenland pour huit semaines : « C'était une vraie découverte, il y a longtemps que je voulais rencontrer les glaces. Je préférais d'abord y aller avec des gens qui ont la connaissance, afin d'écouter, apprendre et sentir aussi. Je voulais voir si, entre le rêve et la réalité, il y avait un gouffre ou une réelle envie. » Quand le rêve tutoie l'action, Anne se jette à l'eau : « Mes projets sont d'abord travaillés dans ma tête et puis, il y a ce déclic qui arrive ! C'est à partir de là que j'ai envie de le faire. » Puisqu'à cœur voyant, rien n'est impossible.