Benoît Hermann, paludier guérandais, s’est prêté à un entretien pour le magazine Littoral. Son statut de producteur indépendant, révèle une confusion souvent faite entre producteur en coopérative et paludier indépendant. Article proposé par Manon Monnier
Par La rédaction
Benoit Hermann, 31 ans, ne vient pas d’une famille de paludier, comme la plupart des exploitants. C’est en effectuant de multiples saisons qu’il prit goût au métier. Après avoir suivi une formation salicole, il s’est lancé dans le métier il y a un an de cela. Aujourd’hui, il s’affiche comme un producteur indépendant et fier de l’être.
Pourquoi avez-vous pris le statut d’indépendant ?
J’avais envie de rester libre et autonome. Je ne veux pas être tributaire d’un organisme. Avant l’arrivée de la coopérative des Salines de Guérande en 1988, tout le monde était indépendant. Nous sommes une centaine d’indépendants aujourd’hui sur les marais salants de Guérande. Il n’y a pas de conflit de fond entre les paludiers de la coopérative et les indépendants, nous avons juste des statuts différents.
Les paludiers indépendants tiennent-ils aussi à la qualité de leur sel et à la protection de l’environnement ?
Depuis toujours, les paludiers produisent un sel de qualité. Aujourd’hui, je suis contraint d’adhérer à l’Indication Géographique Protégée car mon négociant y a adhéré. Ce que je trouve dommage c’est que si un producteur n’y adhère pas, il est jugé comme producteur de contrefaçon. Pourtant, je produis le même sel qu’auparavant et il est aussi bon que celui de mon voisin qui est, lui, adhérent. La coopérative des salines de Guérande a mis en place un grand nombre de labels, trop nombreux à mon avis. Trop de label, tue le label. Le consommateur peut parfois être perdu. C’est la qualité qui devrait primer.
Pensez-vous que le sel guérandais deviendra un jour un produit de luxe ?