Chaque année, 8 800 retraités s’installent en Bretagne. Parmi les raisons de cet afflux, des températures moins extrêmes qu’ailleurs. Avec le réchauffement climatique, cette tendance va s’accélérer. Les étudiants en journalisme de Sciences Po Rennes ont enquêté sur ces migrations.
Elle a un accent du Sud à illuminer la grisaille brestoise. Mireille, soixante-dix ans, n’a pas hésité à quitter ses montagnes du Luberon pour rejoindre « le bout du monde » il y a trois ans. Après avoir vendu sa mercerie, elle s’est empressée de quitter Sisteron (Alpes-de-Haute-Provence) pour Brest.
Elle s’en va un jour de juin 2016, préférant fuir la chaleur de l’été plutôt que de faire une dernière saison estivale.
" Je suis venue ici parce que, dans le Midi, en prenant de l’âge, je ne supportais pas la chaleur. Quand vous avez 42°C la journée et 30°C la nuit… C’est non ! Je ne voulais pas de la climatisation, ce sont des nids à microbes. J’aérais et j’ouvrais les volets mais il faisait trop chaud. Ici, on n’a pas ça " confie la retraitée.
La Bretagne est d’ores et déjà attractive pour les retraités. Chaque année, ils sont 8 800 à venir d’autres régions pour s’y installer, selon l’Insee. Ce qui fait de la Bretagne la deuxième terre d’émigration pour les retraités français. Mais aujourd’hui, l’institut statistique n’a aucun outil pour savoir quel rôle joue le climat dans ce chiffre. Même si l’ensoleillée Côte d’Azur attire encore, l’Insee confirme que la Bretagne commence à faire jeu égal avec elle. Il y a autant de nouveaux arrivants en région Provence-Alpes-Côtes d’Azur que sur la façade atlantique. La Bretagne sera-t-elle envahie ?
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« +1,5°C », la Bretagne dans l'urgence climatique
+1,5°C à la surface de la terre à l’horizon 2040. Ce degré supplémentaire pourrait bien changer notre mode de vie.
Nous sommes quatorze étudiant·e·s en journalisme à Sciences Po Rennes et, pendant trois mois, nous avons mené l’enquête. Nous avons sillonné la Bretagne, de Guipry-Messac à Brest, de l’Île-Tudy à Saint-Malo, nous vous avons rencontré·e·s pour comprendre comment l’on vit l’impact du réchauffement climatique aujourd’hui, et comment on le vivra demain.