Déjà dégradé et encore plus fragilisé par la circulation de véhicules, le pont Albert-Louppe de Brest (Finistère) ne pourra plus être emprunté par les automobilistes à partir du 8 novembre 2024. Seuls les piétons, les cyclistes et cyclomoteurs pourront y passer.
Les règles ont été durcies par les autorités : à partir du 8 novembre 2024, plus aucun automobiliste ne pourra circuler sur le pont Albert-Louppe de Brest, qui relie Plougastel à Brest (Finistère).
"Il y avait jusqu'ici une tolérance pour les voiturettes qui passaient. Mais comme elles sont de plus en plus nombreuses et que des morceaux du pont se dégradent, c'est dangereux pour tout le monde" indique le sous-préfet de Brest, Jean-Philippe Setbon, qui veut limiter de nouveaux risques.
Des plots en béton ainsi qu'une barrière jaune sur roulette, déplaçable uniquement par les secours et les forces de l'ordre, ont donc été installés pour bloquer l'accès de l'édifice endommagé aux automobilistes.
Désormais, seuls les piétons, les cyclistes et les cyclomoteurs de moins de 50cm3 seront autorisés à franchir l'ouvrage construit en 1930 par l'ingénieur français Eugène Freyssinet. Avec une vitesse maximale de 20km/h.
"Je ne peux pas vraiment rentrer chez moi"
La décision de la fermeture du pont Albert-Louppe aux véhicules à quatre roues suscite de nombreuses réactions du côté des usagers, habitués à emprunter cet itinéraire.
"Je ne sais pas quoi faire. Je ne peux pas vraiment rentrer chez moi si je ne passe pas par là, à moins de faire le tour de la ville. Mais, sinon, je suis bloqué" déplore Ewen, qui emprunte ce chemin régulièrement pour traverser l'embouchure de l'Élorn.
La question est d'autant plus problématique pour les étudiants et lycéens qui ont pris l'habitude de rouler sur le pont en voiturettes. Ils devront désormais faire un large détour ou trouver un autre moyen de transport, le temps de la fermeture de cet accès.
Faire classer le monument pour obtenir des aides de l'Etat
Déjà inquiètes d'une éventuelle démolition du pont Albert Louppe en 2022, les associations de sauvegarde du patrimoine se préoccupent toujours de l'avenir de cet édifice remarquable qui tombe en désuétude.
"On voudrait que cet ouvrage soit classé dans les monuments historiques de façon que l'Etat soit engagé à effectuer des travaux dessus, à mettre des financements. Tant qu'il n'est pas classé, l'Etat se désengage et ne met pas les moyens qu’il faut" déplore Jean Quer, de l'association Constructeurs et Amis du Pont de l'Iroise.
Des travaux de renforcement avaient déjà été effectués. Mais le béton de l'édifice se corrode et l'acier de la structure devient visible.
Le sous-préfet de Brest l'assure, "le pont ne risque pas de s'effondrer". Par mesure de précaution, des filins sont toujours en place pour empêcher les chutes de débris.