La ville est passée à l'offensive pour chasser les voitures des trottoirs. Grâce à une nouvelle voiture qui photographie les plaques d'immatriculation, le contrôle est devenu plus efficace : 663 voitures ont été verbalisées en août, un chiffre qui a doublé par rapport à l'année dernière.
"Voir des voitures garées sur les trottoirs et des piétons obligés de marcher dans le caniveau, c'est insupportable" s'exclame au téléphone Yann Guevel, adjoint au maire en charge de la tranquillité urbaine à la ville de Brest. "Notre but, poursuit-il, c'est de retrouver l'usage de l'espace public pour les piétons". Il a donc décidé de prendre les choses en main.
Une verbalisation plus rapide
En février 2018, la mairie loue les services d'une voiture à Lecture Automatique des Plaques d'immatriculation (LAPI) pour faciliter le travail des agents de surveillance de la voie publique. La voiture "flasheuse" permet de prendre des photos des voitures en stationnement dangereux ou gênants, qui sont ensuite répertoriées et traitées par les agents. Plus besoin de verbaliser les voitures une par une, un simple "contrôle" de la part de l'agent suffit. Mais l'adjoint rechigne à parler de "verbalisation automatique". Autre avantage: en voiture, les zones de contrôle des agents sont élargies. "Ça permet d'en faire plus" confirme Yann Guevel.Le nombre de contraventions a doublé
Les résultats ne se sont pas fait attendre puisque le nombre de contraventions a doublé. Alors que la police rédigeait en moyenne 400 procès-verbaux de 135 euros par mois, le nombre de contraventions est passé à 663 en août dernier. Pour autant, Yann Guevel se défend de vouloir faire du chiffre : "il ne s'agit pas de verbaliser à tout va, les agents font preuve de doigté".
La voiture LAPI ne sanctionne que les voitures garées sur les trottoirs et les stationnements réservés aux personnes handicapées ou à mobilité réduite. Pour le moment, il ne s'agit pas de verbaliser les voitures dont le délai de stationnement serait dépassé assure l'adjoint au maire. Selon lui, la population brestoise "réagit plutôt bien" même si de nombreux automobilistes se plaignent de la difficulté de se garer en centre-ville.
90 000 euros de recettes
Environ 660 procès-verbaux à 135 euros par mois, c'est près de 90 000 euros de recettes pour l'Etat. Pour chaque procès-verbal, une partie est reversée aux communes mais Yann Guevel l'assure : "on n'est pas en train de se remplir les poches". La location de la voiture représente un coût : 40 000 euros à l'année.Le dispositif doit être étendu sur d'autres quartiers dans les mois à venir et quelques communes de la métropole brestoise ont déjà manifesté leur intérêt.