VIDEO. "Je ne veux plus entendre parler de Vendée Globe", rencontre avec Anne Le Cam, avant ses retrouvailles avec son "roi Jean"

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Pour elle aussi c'était un 6è Vendée Globe, mais à terre. Anne Le Cam accompagne son skipper de mari dans tous ses projets. Ce mardi, elle sera sur les pontons pour l'accueillir après 85 jours de course, où elle a été à ses côtés au quotidien par téléphone. Avant le grand tourbillon, elle nous a reçus et raconté les coulisses de la course de son mari Jean Le Cam.

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"Derrière chaque grand homme se cache une femme" disait Talleyrand. Nous sommes allés à la rencontre de celle qui se cache derrière Jean Le Cam. Alors que le doyen de ce 10è Vendée Globe s'apprête à franchir la ligne d'arrivée, sa femme Anne, s'est installée dans une petite maison des Sables d'Olonne, à poste pour le jour des retrouvailles après 85 jours de course. C'est là qu'elle nous reçoit, dans un grand sourire, accompagnée de ses deux Labrador, Olaf et Tabatah. 

"C'est particulier une arrivée, il faut recréer un équilibre"

A-t-elle hâte de cette arrivée ? Anne est très cash et sincère : "C'est toujours un peu bizarre les arrivées... Il y a beaucoup d'excitation. Je n'aime pas beaucoup cette espèce d'effervescence. On me dit "tu dois être super contente". Mais je ne suis pas forcément "super contente". C'est particulier une arrivée, il a pris son rythme de marin, moi de terrienne, et du jour au lendemain il faut recréer un équilibre. Il va arriver mais on ne va pas forcément partager tout de suite."

Retrouvez l'interview d'Anne Le Cam par Adélaïde Castier dans les entretiens de Littoral :

L'oreille attentive

Comment vit-on une course comme le Vendée Globe quand on est femme de marin ? Anne Le Cam n'est pas du genre a s'apitoyer sur son sort. "À chaque fois c'est différent. Il y a 4 ans c'était dramatique".

Lors du précédent Vendée Globe, Jean Le Cam a en effet navigué 60 jours avec un gros problème de structure sur son bateau. "Il n'y a que moi et la direction de course qui étions au courant, explique Anne. Chaque jour qui passait, c'était un jour de gagné sans que le bateau coule."

Il faut toujours être très zen à terre.

Anne Le Cam

Anne explique qu'elle est en quelque sorte un réceptacle, une oreille attentive, qui rassure, faute de pouvoir aider.

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L'angoisse de la casse

Cette année, l'édition a été moins stressante, même si Jean Le Cam a dû affronter une casse inattendue. Un étai, un câble qui sert à maintenir le mât vers l'avant, a rompu. "C'est le câble de la voile avant. Il s'est déchiqueté. Du jamais vu. Par miracle le mat a tenu."

Et Jean Le Cam a réussi à reconstituer un câble. "Quand il a cassé son étai, il était extrêmement déçu explique Anne. Mais lendemain, terminé : iI exprime, il se pose, il réfléchit, et il trouve des solutions. C'est là qu'il est magique".

Et pour réparer, Jean Le Cam a dû monter plusieurs fois en haut du mât. "Il y avait deux petites vis qu'il n'arrivait pas à démonter. Il a dû y retourner. Parfois ça tient à ça un Vendée Globe. À deux petites vis."   

Jean c'est un compétiteur. Un compétiteur fou !

Anne Le Cam

Anne est contente car sur cette édition, Jean Le Cam a pris du plaisir. 

"Il y a 4 ans, il n'y a pas eu de plaisir. Pourquoi mener des projets aussi durs s'il n'y a pas de plaisir ?" se demande-t-elle.

Et après l'arrivée que va-t-il se passer ? Pour Anne, il n'y a pas de doute : la vie va reprendre à 100 à l'heure. "Jean travaille 7 jours sur 7, entre 12 heures et 14h par jour, il est tellement passionné. C'est tellement son univers. !"

La retraite ?

Quant à la retraite, Anne n'y croit pas une seconde. "Mais quelle retraite ? De quoi ? Il est passionné de navigation, mais aussi de technologie. Il aime ça. Il aime bricoler, faire une pièce. C'est génial." 

Et un prochain Vendée Globe ? "Dieu seul le sait. Jean en est capable. Mais moi je n'y serai pas c'est sûr. Je ne veux plus entendre parler de Vendée Globe, ou de course au large, je n'en peux plus, je prends ma retraite. 66 ans, j'ai le droit non ?". 

Vous pourrez suivre en direct l'arrivée de Jean Le Cam ce mardi 4 février sur le site de France 3 Bretagne, sur France.tv, sur Youtube et sur Facebook.  

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