Le mouvement de grève dans les services clients d'Engie, lancé à l'appel de l'intersyndicale CFDT, CFTC, CGT, CFE-CGC et EeFO pour protester contre la délocalisation des activités clientèle et "défendre l'emploi en France", a été bien suivi mardi, a-t-on appris de sources concordantes.
Un mouvement de grève a été lancé à l'appel de l'intersyndicale, au sein des services clients d'Engie. Le mouvement a été très suivi. Se félicitant d'une "forte mobilisation", Pascal Picard (CFDT) a fait état pour la journée de taux de participation s'établissant selon les sites entre 20% (Douai) et 100% (Quimper), avec une majorité de sites au-dessus de 50%.
Les grévistes étaient par exemple 79% à Annecy, 90% à Cergy-Pontoise, 80% à Orléans, 83% à Villeurbanne, 60% à La Baule et à Montpellier, 52% à Bagneux, en région parisienne, selon le décompte du syndicat. "Il y a une forte participation, avec un taux de grévistes de 90%" sur le site de Toulouse, s'était aussi félicitée Patricia Chastan (CFE-CGC) plus tôt dans la journée.
Contre la délocalisation
Selon le groupe énergétique, interrogé par l'AFP, le taux de grévistes a atteint 35,92%. L'intersyndicale dénonce "l'offshorisation des emplois" et accuse l'Etat, actionnaire de référence du groupe énergétique, de "cautionner" les choses "par son inaction". L'activité service client du groupe est déjà "externalisée à 80%", majoritairement encore à des prestataires (centres d'appel) en France, a expliqué Patricia Chastan.
Mais Engie veut "intensifier" la délocalisation à l'étranger de ces services, pour passer de 20% à "30%" à la fin de l'année, a-t-elle ajouté. En mai, la CGT s'était indignée que "plus de 20% de l'activité externalisée" soit "désormais délocalisée à l'étranger". Le syndicat avait cité le Maroc, l'Ile Maurice et le Portugal. Selon l'intersyndicale, des activités vont désormais être délocalisées vers "le Cameroun et le Sénégal".
Engie explique de son côté avoir "lancé en 2016 avec ses prestataires une expérimentation consistant à réaliser certaines activités de relation clientèle (...) hors de France, et l'a pérennisée au vu des bons résultats". "Cette démarche vise à répondre à la nécessité de l'entreprise de réduire ses coûts", a ajouté le groupe, en soulignant que les postes concernés n'étaient pas "ceux de salariés Engie".
En interne, environ 1.200 salariés travaillent dans les centres de relations clientèle.