C'est le 22 janvier qu'entre en vigueur l'interdiction de pêche d'un mois dans le Golfe de Gascogne, pour la deuxième année consécutive. Objectif : limiter la mortalité des cétacés qui se prennent dans les filets. L'État cherche à terme d'autres moyens pour éviter cette fermeture comme l'installation d'effaroucheurs sur les bateaux de pêche, mais aussi des caméras. Cette dernière mesure ne plait pas à tout le monde.
C'est l'une de ses dernières sorties en mer avant l'interdiction de pêche dans le Golfe de Gascogne. Comme tous les bateaux lorientais, le « Gwenkerolie » restera à quai pendant un mois.
Pourtant, depuis 2023, il est équipé de deux caméras censées détecter les captures de cétacés dans ses filets ... Mais pour le patron pêcheur, c'est un faux prétexte.
On ressent un gros sentiment d’injustice.
Roland TanguyPatron-pêcheur du « Gwenkerolie »
"Ça sert juste à nous fliquer, à voir ce qu’on pêche, considère Roland Tanguy. On a été obligé de les mettre, et tout ça pour rien. On ressent un gros sentiment d’injustice. Ça passe pour l’Europe, et l’Europe refuse tout ce qu’on demande".
Et Roland Tanguy n'est pas le seul patron pêcheur en colère.
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26 bateaux devront s'équiper de caméras cette année
En décembre dernier, le ministère de la Transition écologique et de la Mer a publié la liste des bateaux de pêche qui devront obligatoirement être équipés de caméra en 2025, soit d'ici à la fin mars, soit d'ici à la fin octobre.
À Lorient, cela concerne 4 chalutiers et 9 fileyeurs.
Au total, dans le Finistère et le Morbihan, 26 bateaux devront s'équiper de caméras cette année.
Un recours devant le Conseil d'état
Une mesure inadmissible et incompréhensible pour l'Union française des pêcheurs artisans. Elle vient de déposer un recours devant le Conseil d'état pour faire annuler cette obligation.
Ce n'est pas parce qu’il y a des caméras à bord qu’on ne fera plus de capture accidentelle.
David Le QuintrecPrésident de l'union française des pêcheurs artisans.
"Ce n'est pas parce qu’il y a des caméras à bord qu’on ne fera plus de capture accidentelle, alerte David Le Quintrec, président de l'Union française des pêcheurs artisans. Par contre, il y a des solutions qui existent, comme l’effaroucheur que j’ai à bord, entre autres, comme d’autres systèmes de pêche qui existent depuis des années et qui ne sont jamais pris en compte".
La ministre reste ferme
De son côté, la ministre de la Transition écologique et de la Mer, Agnès Panier-Runacher, en visite au Guilvinec, est restée ferme. Pour elle, l'installation d'équipements, caméras ou effaroucheurs font partie des conditions nécessaires pour pouvoir suspendre les interdictions de pêche dans le Golfe de Gascogne, à compter de 2027.

Le Conseil d'état devrait rendre sa décision dans la semaine.