C'est une décision symbolique mais importante. Quimper est désormais une "zone de liberté pour les personnes LGBTQIA+", un voeu adopté par le conseil municipal le 1er avril. Cette initiative se veut une réponse aux territoires "sans LGBT" en Pologne.
C'est une première en France. Quimper devient la première ville à se déclarer comme "zone de liberté pour les personnes LGBTQIA+ (Lesbienne, Gay, Bi, Trans, Queer, Intersexe, Asexuel et tous les autres)." Le conseil municipal de la ville a voté ce voeu le 1er avril.
Karim Ghachem, conseiller régional et conseiller municipal a initié la proposition, avec Annaïg Le Meur. Pour lui, le symbole est fort. Il se veut une réponse aux zones "zone free LGBT" (zones sans idéologie LGBT) revendiquées par une centaine de communes ou districts en Pologne. Ces "zones" n'ont pas de valeur légale et n'imposent pas de contraintes mais les associations sur place dénoncent une ambiance et des actes homophobes, appuyés par le pouvoir en place.
"C'est un cheminement qui est arrivé après l'adoption de la résolution prise à l'échelle européenne, portée par Pierre Karleskind (député breton) et qui va faire de l'Europe la première zone de liberté LGBTIQIA+. On voulait nous donner du sens localement à cette décision européenne", explique-t-il.
@VilledeQuimper est la 1ère ville à se déclarer « Quimper, "zone de liberté" pour les personnes LGBTQIA+, Kemper Takad frankiz LGDTGE»
— Karim Ghachem (@Karim_Ghachem) April 1, 2021
Voeu adopté à l’unanimité. Merci à Madame la maire et à l’ensemble des https://t.co/JWB517fiuz , à @AnnaigLeMeur_AN et à @Pierre_Ka pic.twitter.com/3oYxjbiFKs
Les villes sont nos lieux de vie, où l'on doit se sentir en sécurité. Même si la décision de Quimper est symbolique, elle montre que nous nous engageons contre les discrimations.
Au-delà du symbole, Karim Ghachem souligne qu'il faudra bien sûr des actes. "Nous pourrons aller plus loin, en mettant en place des formations pour les agents de la commune, pour leur permettre d'accueillir les personnes en difficultés, victimes d'agressions et où l'on sait que les premiers mots sont décisifs."
Du côté de l'association Quimpéroise Phénix (qui soutient des personnes en situation d'exclusion, du fait de leur orientation sexuelle et de leur identité de genre) créée en juillet 2020, le voeu est salué mais il ne faut pas en rester là. "On espère que cela se décline par des actions, qui vont dans le sens de la communauté comme de pouvoir être visible sans crainte, mettre en place de la sensibilisation. Il faut aussi que cela renforce les dispositions déjà existantes comme l'application des formulaires administratifs inclusifs qui doivent tenir compte de la diversité des familles", souligne Doriane Kabahizi, présidente de Phénix. "On a envie d'être partie prenante pour accompagner ce voeu et surtout continuer à être soutenu par la mairie dans nos actions."
D'autres villes bretonnes pourraient suivre l'exemple de Quimper comme Ploemeur, Vannes, Briec. Plus à l'Est, Strasbourg l'envisage aussi. En Europe, Lisbonne a déjà voté en ce sens mi-mars.