M. Kanner a également annoncé qu'il procèderait l'été prochain, "à un, deux, trois, voire plus, contrôles inopinés, avec les services concernés", dans ces établissements. L'opération de communication, destinée à séduire et rassurer les parents, avait été préconisée par une mission parlementaire qui, en 2013, constatait un "effondrement" de la fréquentation des colonies de vacances depuis le "pic" atteint en 1995. Au moment de cet âge d'or, le taux de départs des 5-19 ans en séjours collectifs de vacances de plus de cinq nuits atteignait 14%. En 2011, il avait quasiment diminué de moitié, à 7,5%.
En cause, selon les parlementaires : des coûts variant de 400 à 600 euros par enfant en moyenne par semaine, "devenus trop chers pour les classes moyennes". Pour redonner "un nouveau souffle" à cette "expérience d'émancipation que rien ne remplace", le gouvernement lance ainsi une campagne spécifique, à l'aide d'affiches ("En colo, j'ai confiance", "En colo, je m'amuse!") et d'un document pédagogique "14 questions clés" à destination des parents."Il faut redonner envie et confiance aux familles", a déclaré M. Kanner, selon qui les "colos" ont attiré plus de 1,3 million d'enfants et de jeunes en 2014, contre 1,5 million il y a cinq ans.
Des parents inquiets
Bien que rares, les décès ou accidents graves survenus dans le cadre d'une colonie trouvent un écho important dans les médias. Ce fut le cas en juillet 2014 après la mort en Ariège d'un enfant de 8 ans d'une infection digestive aiguë. Même si "le risque zéro n'existe pas", le ministre de la Jeunesse assure que "les intoxications alimentaires" sont "rarissimes" et qu'il y a "bien moins" de noyades en colonies "que dans les piscines familiales", comme il l'a déclaré au Parisien-Aujourd'hui en France."Mon exigence est totale, tant concernant la sécurité des enfants que la qualification des animateurs et leur moralité", a assuré M. Kanner à Saint-Grégoire. Face à de récentes affaires de pédophilie à l'école, le ministre a insisté sur le fait que les 250.000 professionnels du secteur étaient soumis au système d'information relatif aux accueils de mineurs (SIAM), créé en 2012. Tous passent par le tamis de "trois fichiers croisés, a-t-il dit, et "aucun animateur ne peut passer au travers".
Évoquant ses souvenirs de premier séjour de ce type qui l'avait emmené dans les Vosges, M. Kanner a rendu un vibrant hommage aux "colos", lieu de l'apprentissage de la "vie avec les autres", de "la rencontre", de "la tolérance", "expérience d'émancipation que rien ne remplace". Dernier message passé par le ministre: "Beaucoup pensent qu'ils n'ont pas les moyens" d'offrir à leurs enfants un séjour en colonie, "alors qu'avec les chèques vacances, les bons de la CAF (caisse d'allocations familiales) ou les participations des comités d'entreprise, cela ne revient pas si cher, moins parfois que lorsque l'enfant reste à la maison".