Après les JO, le budget des sports en baisse. Les réactions des sportifs, éducateurs et médecins bretons

Ils sont sportifs de haut niveau, éducateurs sportifs, médecins, et même élus. Tous investis dans le sport de haut niveau ou le sport grand public. Des Bretons qui ne comprennent pas la coupe sévère à venir dans le budget des sports. Le projet de loi de finances 2025 prévoit une baisse de crédits de 30%.

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Comme plus de 425 autres athlètes français ayant participé aux JO de Paris, Léna Kandissounon, 23 ans, a décidé de signer la tribune dans le journal l'Équipe pour dénoncer la baisse du budget des sports.

"J'ai signé autant pour ma situation personnelle que pour la société tout entière. Moi, mon club, mes entraîneurs, nous avons bénéficié d'aides publiques. Et là, on sent que tout va être coupé."

Léna Kandissounon, championne de France 2023 du 800 mètres. Elle a signé la tribune des sportifs hostiles à la réduction du budget des Sports. © France Télévisions

Le sport a un impact sur toute la société.

LénaKandissounon

Championne de France 2023 sur le 800 mètres, club "Haute Bretagne Athlétisme"

L'athlète inscrite au club "Haute Bretagne Athlétisme" et championne de France 2023, du 800 mètres, s'indigne après la période d'exaltation liée au sport olympique et aux Jeux de Paris. "Après les jeux, les clubs ont vu leur affluence augmenter de 20%. Donc cela a un impact hyper positif sur les clubs français. Certes, il y a le sport de haut niveau, mais cela a un impact sur toute la société".

David Lappartient lors d'un discours au Comité International Olympique en juillet 2024.jpg © FABRICE COFFRINI / AFP

C'est à ceux qui ont le moins qu'on demande le plus d'efforts.

David Lappartient

Président CNOSF

Une réaction hostile aussi de la part d'élus. Pour David Lappartient, Président du CNOSF, le Comité National Olympique Français et Président du Conseil départemental du Morbihan, la décision est incompréhensible "Le sport, ce n'est que 0,2% du budget de l'État. C'est le plus petit budget et de loin. Et c'est à ceux qui ont le moins qu'on demande le plus d'efforts." Et il ajoute "On dit que pour un euro investi dans le sport, ce sont 13 euros d'économies sur l'assurance maladie, ou sur les arrêts de travail en moins."

François Carré, chef du service Cardiologie CHU de Rennes et Pdt collectif "Pour une France en forme" © France3 bretagne

Une décision incompréhensible aussi pour les médecins. C'est le cas de François Carré, chef du service Cardiologie au CHU de Rennes et Président du Collectif "Pour une France en forme". Il précise "J'ai bien compris que notre pays devait réaliser des économies. Tout le monde doit faire des efforts. Mais là, on demande au ministère des Sports d'être le ministère qui va faire le plus d'efforts." Pour lui, "cela confirme que la France n'est pas un pays sportif."

La nourriture du cerveau, c'est l'activité physique et sportive. On a les preuves de tout cela. Personne ne peut le nier.

François Carré

Cardiologue CHU de Rennes et Président Collectif "Pour une France en forme"

Le médecin insiste "Le sport, ce n'est pas une perte de temps. Cela nous aide à mieux réfléchir, à avoir de meilleurs résultats sportifs, c'est un traitement contre certaines dépressions." Et il va plus loin "l'activité sportive permet de prévenir 36 maladies comme Alzheimer, certains cancers, des infarctus, des AVC, des maladies rhumatismales, l'ostéoporose... Je vais être méchant avec ceux qui décident ces réductions, mais ils ne savent pas que le sport fait tout cela."

Damien Reinhard, éducateur sportif Judo (Langueux) © France3 bretagne

Lui est ancien champion de judo et éducateur sportif au club de Langueux dans les Côtes-d'Armor. Damien Reinhard ne comprend pas non plus ce choix de réduire le budget des Sports. "Il y a besoin d'argent pour que cela ruisselle vers les clubs. Il faut qu'ils aient les moyens de mettre en place leur politique."

Le sport, c'est du bien-être.

Damien Reinhard

Educateur sportif en judo (Langueux)

Selon lui, "les jeunes (qui performent) et leurs familles n'ont pas forcément l'argent pour financer les déplacements et les hébergements. Ce sont les clubs qui financent et qui font en sorte que les compétitions aient lieu, aussi bien en termes d'organisation, qu'en termes de participation. Donc cela demande de l'argent."

La tribune des sportifs, dans l'Équipe, se termine par un appel au président de la République et au Gouvernement : "préservez l'héritage des Jeux de Paris 2024, investissez dans le sport, pas seulement pour ses médailles, mais surtout pour son impact positif sur nos vies et notre société.

Nous, athlètes de l'équipe de France, ne resterons pas silencieux face à ce désastre annoncé. La France mérite mieux."

(Avec Séverine Breton)

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