En cette rentrée scolaire 2020, l'Ille-et-Vilaine inaugure trois collèges. Autour de Rennes la démographie imposait de nouveaux équipements. Découverte de celui de Bréal-sous-Montfort, à une vingtaine de kilomètres au Sud-Ouest de Rennes. La rentrée ce mardi, concernait les élèves de 6ème.
Dans le bourg de Bréal, un nouveau rond point marque l'entrée de la rue qui mène au nouvel établissement. Il a été baptisé collège Françoise Elie en juillet dernier. La chaussée fraichement goudronnée est bordée de panneaux de stationnement interdit. Plus loin des engins de chantiers libèrent les abords. Il n'est pas encore huit heures mais quelques familles sont déjà là, sur le grand parvis devant le collège flambant neuf.
La famille Daniel sort tout juste de sa voiture. Tous les trois portent un masque.
Pour cette rentrée, les parents ont été invités par la Principale du collège à découvrir les lieux avec les enfants. La famille Daniel habite à l'autre bout de la commune de Bréal-sous-Montfort, à environ quatre kilomètres. "Avant notre fille se rendait à l'école privée de Mordelles" explique la maman. "À l'Immaculée! précise Anaïs". Je lui demande si elle aura ici quelques copines. "Non, juste un copain qui habite tout près" mais elle est déjà tout à sa rentrée avec son sac à dos et ses nouvelles tennis bleues. Le papa d'Anaïs, lui, connait déjà les lieux, son entreprise a travaillé sur les réseaux d'eau du collège et du quartier. Je demande s'ils viendront tous les jours en voiture : "Non, il y a un arrêt de bus scolaire à un kilomètre de notre maison et nous avons organisé un covoiturage avec quatre parents voisins pour y déposer nos enfants, ils arriveront donc en bus".
Medhi et sa fille Melissa sont d'une commune voisine: Goven. Pour lui, c'est plus pratique de venir ici plutôt que d'aller jusqu'à Bruz (à 11 km) comme a dû le faire sa fille aînée.
Goven, c'est aussi la commune de Clémence. Elle et sa mère ont attendu le bus au lieu-dit la Réaudais. "On y était à huit heures moins dix et le bus devait passer à huit heures moins cinq. Comme il n'y a pas encore d'arrêt aménagé, on n'est pas bien sûr que c'était le bon endroit. On ne l'a pas vu passer, il avait peut-être de l'avance."
L'organisation des transports
Les bus justement continuent d'arriver de Tréffendel, Goven et Saint-Thurial. Ils empruntent une route aménagée sur le côté du collège pour faire demi tour et se garer juste devant l'entrée en toute sécurité. Aujourd'hui ils n'ont que de très rares collégiens à déposer. Un contrôleur de la Région Bretagne prend note des remarques des chauffeurs "On n'a pas eu la liste des élèves remarque l'un d'eux." Il lui explique que c'est mieux ainsi parce que certains chauffeurs confondaient cette liste avec l'itinéraire officiel et s'étonnaient de ne voir parfois personne aux arrêts prévus "c'est normal le premier jour, les parents accompagnent généralement les enfants et tout n'est pas encore parfaitement au point."
C'est donc aussi la rentrée des chauffeurs de bus: ils découvrent sur chaque ligne un itinéraire qui n'existait pas l'an dernier.
C'est ce qu'explique Yannick Fontanel le contrôleur du secteur : " Les parents ont inscrit leurs enfants sur le site BreizhGo de la Région Bretagne et ont découvert l'arrêt qui correspond à leur zone d'habitation. Ils ont ainsi été affectés à l'un des cinq circuits qui desservent le nouveau collège.
Aujourd'hui les élèves ne sont pas nombreux mais jeudi ils rempliront quatre grands bus et un minibus de 22 places. Chaque enfant a reçu sa carte de transport et un descriptif de son circuit. "
"Souvent le premier jour, certains ratent le bus parce qu'il a de l'avance en raison du peu d'élèves sur le parcours. Parfois l'arrêt n'a pas été validé, créé ou réactivé : il faut alors que les parents s'adressent à leur mairie pour transmettre une demande de modification."
L'accueil des élèves et des familles
8h27. la Principale du collège ouvre les grilles et propose aux familles de rentrer dans la cour du collège. Chacun porte un masque et du gel est distribué à l'entrée. Après le discours d'accueil, vient l'appel des élèves répartis dans 5 classes de 6ème. Avant la visite, les parents vont avoir quelques explications sur le fonctionnement de la scolarité et les moyens de communiquer avec l'équipe pédagogique.
Le responsable technique et le maire de la commune s'éclipsent, satisfaits de voir ainsi démarrer le plus gros projet municipal de ces dernières années.
Pour Bernard Éthoré, le maire, c'est un grand jour et une grande satisfaction. Il se rappelle que la décision de la construction avait été prise très vite avec le Conseil départemental, en quelques mois. Puis tout s'est fait en quatre ans : "il fallait trouver le lieu à proximité des installations sportives, monter les dossiers administratifs... la commune a mis à disposition le foncier et a pris à sa charge l’aménagement des abords, des voiries et des accès et la salle de sport."
Pour une commune, un collège est-il un atout majeur ?
Le maire sourit à la question : "La commune ne manquait pas d'attractivité mais aujourd'hui elle est encore plus attractive! Nous avons un immobilier très tendu avec peu de bien à vendre. On va reprendre l'urbanistion l'année prochaine. L'investissement fait dans cette structure, il faudra l'amortir. Pour les voiries et parkings c'est près de 3 millions d'euros d'investissement et pour la salle de sport 2,8 millions. Sans compter l'acquisition de 2,5 hectares de terrains mis à disposition gratuite du département. Pour rééquilibrer ses finances, la commune a revendu pour 700.000 euros un terrain communal pour un projet de lotissement."
Bréal comptait 400 collégiens qui allaient au collège tous les jours hors de la commune. "Pour ceux qui viendront ici, ce sera autant de transport en moins. La plupart iront à pied ou à vélo, on a déjà développé des voies de déplacements doux à travers le bourg." conclut le maire.
Un outil moderne pour les pédagogues
Pour cette première année le collège Francoise Élie accueille près de 400 élèves de 12 à 16 ans, dont 60% habitent la commune.Les scolaires qui ont entammé ailleurs ce cycle, n'ont pas tous souhaité changer d'établissement. La répartition par classe est donc dégressive:
- 5 classes de 6ème
- 4 classes de 5ème
- 3 classes de 4ème
- 2 classes de 3ème
Ces salles de classe sont plus grandes que les salles habituelles (50 m2) ce qui facilite la mise en oeuvre des mesures sanitaires contre la Covid-19, d'autant qu'il n'y a pas de dédoublement de classe.
À terme le nouveau collège sera en capacité d'accueillir jusqu'à 800 élèves
L'espace c'est l'avantage majeur de cet établissement, confie Madame Wellenreiter, la Principale du collège. Elle apprécie aussi les larges couloirs et les quatre grands escaliers, la luminosité et la surveillance simplifié des espaces.
Du côté des équipements pédagogique, toutes les classes sont équipées d'un ordinateur et d'un projecteur. De leur côté les élèves seront tous dotés d'un ordinateur, progressivement d'ici la Toussaint. Cerise sur le gâteau, l'établisement bénéficie d'une cantine avec des cuisines modernes, un chef et un second.
D'ores et déjà l'établissement génère une cinquantaine d'emplois dont ceux de 32 enseignants. Un chiffre qui pourrait monter à 75 emplois dans les prochaines années.
Les nouveaux collèges en Bretagne
3 nouveaux collèges ouvrent cette année dans les Côtes-d'Armor : à Hillion, Saint-Brieuc et Lannion.3 aussi en Ille-et-Vilaine à Guipry-Messac, à Laillé et à Bréal-sous-Monfort (un autre est en projet à Melesse)