Chantier du métro de Rennes : les poussières de la discorde

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Suite à des dégagements de poussière trop importants et des salariés incommodés, trois entreprises ont usé de leur droit de retrait sur le chantier de la station de métro Cleunay à Rennes. Le maître d'ouvrage a pris des mesures pour limiter cette pollution. 

"C'était un nuage opaque qui colle partout, sur vous, sur les outils et sur les espaces où l'on devait intervenir" explique David (prénom d'emprunt), un ouvrier qui a travaillé dans la station Cleunay plusieurs mois. 



Le tapis de gravats du tunnelier en cause

Cette poussière en trop grande quantité est plus qu'incommodante pour ce salarié d'une entreprise sous-traitante du chantier. Selon cet ouvrier qui a travaillé dans la station Cleunay lors de l'arrêt du tunnelier suite à l'effondrement dans la rue de Saint-Malo mais aussi après la remise en marche du tunnelier, l'origine du nuage ne fait aucun doute.

"Dès que le tunnelier a repris du service fin mars, un nuage de poussière se dégageait du tapis de transport des gravats et envahissait la station" explique-t-il.

Un constat qu'il explique surtout par le fait que les gravats transportés sont humides une fois extraits par le tunnelier mais sèchent ensuite tout au long des kilomètres de leur parcours avant de passer dans la station de Cleunay, l'avant-dernière avant celle de la Courrouze ou les déblais sont récupérés. 



Des poussières non dangereuses 

Cette explication, Xavier Tirel, le directeur général de la Semtcar, le maître d'ouvrage du métro rennais, ne la contredit pas. S'il reconnaît que le tapis de gravats dégage beaucoup de poussière, il affirme que les travaux réalisés par les sociétés en activité dans cette station sont aussi à l'origine de multiples particules. Or la station Cleunay est la seule pour l'instant à être close et donc à ne pas bénéficier d'une ventilation naturelle. 



De plus, pour le directeur de la Semtcar, les différentes mesures d'empoussièrement réalisées sur place (et dont les résultats ont mis plusieurs semaines à être connus) n'ont jamais dépassé les 50% des normes maximales des VLEP (Valeurs Limites d’Exposition Professionnelle). Il ajoute que lors des travaux, les ouvriers se doivent naturellement de porter un masque dans un tel environnement.



Trois entreprises exercent leur droit de retrait

Face à cette situation très pénible pour les ouvriers, trois entreprises ont décidé d'exercer leur droit de retrait pour ménager les efforts et la santé de leur salariés : l'entreprise Blot, un sous-traitant de Colas Rail qui travaille dans le tunnel, une entreprise de CEGELEC spécialisée dans le cablage et une entreprise du groupe Eiffage qui réalise des cloisons en parpaing et des aménagements intérieurs.



Une décision dont la Semtcar a pris bonne note mais qui selon elle ne joue en rien sur le calendrier des travaux : "on a trois ans pour les réaliser, le planning n'est pas serré. De plus les entreprises tournent au ralenti en cette péride estivale" précise le directeur.



Des mesures pour limiter la poussière

Devant une telle situation, une réunion extraordinaire a réuni le 25 juillet les entreprises sous-traitantes, la Semtcar et l'inspection du travail. Selon Xavier Tirel, la Direccte (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi) n'a pas demandé l'arrêt des travaux suites aux résultats des mesures d'empoussièrement. Plusieurs actions ont été ou vont être menées : une bâche a été mis en place ces derniers jours pour séparer le tunnel du reste de la station, un nettoyage complet de la station est en cours et une ventilation va être installée ainsi qu'une brumisation des déblais du tapis. 



De nouvelles mesures d'empoussièrement sont réalisées. Les résultats seront présentés aux différentes entreprises lors d'une nouvelle réunion extraordinaire à la mi-septembre.
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