De Fluide Glacial à l’écran : Cosmik Roger, un antihéros déjanté animé par un studio d'effets spéciaux en motion capture

Cosmik Roger, l’anti-héros de Fluide Glacial, prend vie sous les mains de Ronan Liot et de Marc Mordelet. Le court-métrage promet un mélange d’absurde et de magie numérique. Un défi créatif porté par un studio rennais en pleine effervescence, qui confirme la ville dans son rôle de hub créatif.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Dans un coin de la galaxie bretonne, deux hommes transforment les pixels en magie. Ronan et Marc sont des créateurs d’univers et des spécialistes des effets spéciaux. Ils travaillent sur un projet qui leur tient particulièrement à cœur. Leur ambition ? Adapter Cosmik Roger, le héros déjanté de la bande dessinée éponyme publiée dans Fluide Glacial, en court-métrage animé.

Cosmik Roger : de l’improbable héros au court-métrage

L’histoire commence il y a une dizaine d’années. Ronan Liot et son complice Marc Mordelet, cofondateur du studio rennais BPI Studio, s’attaquent à un rêve : transposer sur écran un personnage issu de l’univers étonnant de Fluide Glacial. Leur choix se porte sur Cosmik Roger, cet antihéros maladroit envoyé dans l’espace pour sauver une humanité à la dérive. Un scénario plein d’humour et d’absurde, qui résonne avec leur vision d’un cinéma d’animation pour adultes.

Le duo débute modestement, avec des esquisses 3D et un pitch présenté aux auteurs de la BD. "On était persuadés qu’ils allaient nous rire au nez. Et pourtant, ils ont adoré l’idée", raconte Ronan. La rencontre avec l’équipe de Fluide Glacial à Paris est un succès, un contrat est signé. Mais l’aventure ne fait que commencer. Pour transformer cette vision en réalité, ils se lancent dans une quête à long terme où les obstacles sont nombreux.

Des pixels et des rêves : un CV solide

Avant Cosmik Roger, Ronan et son équipe avaient déjà fait leurs preuves. Leur studio a collaboré avec des poids lourds du jeu vidéo comme 2K Games, pour lequel ils ont réalisé l’animation faciale des joueurs dans NBA 2K, la célèbre simulation de basket. Ce projet, réalisé à l’occasion de la sortie de la PlayStation 5, reste l’une de leurs grandes fiertés. "On devait rendre les expressions des joueurs aussi réalistes que possible. Chaque détail comptait."

Autre réussite notable : leur travail sur A Plague Tale: Requiem, un jeu vidéo immersif d’Asobo Studio. Ici encore, l’équipe de Ronan s’est illustrée dans l’animation faciale, donnant vie à des personnages aux émotions palpables. Sans oublier leur contribution à la première saison de la célèbre série Netflix Love, Death & Robots portée par David Fincher, où ils ont participé à la création de squelettes faciaux complexes pour des créatures fantastiques.

Ces expériences ont forgé leur expertise, mais elles ont aussi renforcé leur envie de créer quelque chose de personnel. Cosmik Roger devient alors un véritable projet de passion.

Faire de l’animation : un marathon de volonté

Produire un court-métrage d’animation en France, surtout pour adultes, c’est une épreuve d’endurance. Entre les financements du CNC et les aides régionales, la compétition est rude. "Les grandes sociétés de production ont des carnets d’adresses solides et l’expérience pour capter les fonds. Pour nous, jeunes studios, il y a encore peu de place pour émerger", confie Ronan.

Malgré ces difficultés, l’équipe avance. Le projet Cosmik Roger est déjà bien développé : des décors 3D sont créés, les personnages modélisés, et même un premier scénario est posé. Un acteur habitué à revêtir les tenues lycra, dites MoCap, bourrées de capteurs est également dans l’équation. Benjamin Leblay est partie prenante du projet pour donner vie au personnage principal.

Mais pour aller plus loin, ils ont besoin de s’entourer de scénaristes confirmés et de peaufiner l’écriture. "On ne veut pas brûler les étapes. Ce projet mérite le meilleur."

Pour financer cette aventure, le studio se tourne vers le crowdfunding, via une campagne Ulule. Avec un objectif budgétaire de 120 000 euros pour ce court-métrage de 12 minutes, chaque contribution compte. "On veut impliquer les fans de Fluide Glacial, leur montrer que ce projet peut être un élan collectif."

Rennes : l’écosystème en mouvement

Si Ronan a choisi de rester à Rennes, ce n’est pas par hasard. La ville bretonne devient un véritable hub de la création numérique. "Ici, on baigne dans un réseau d’écoles, de studios et de talents." Parmi les acteurs locaux, on trouve Dynamixyz, pionnier de la motion capture, racheté par le géant américain Take-Two. D’autres, comme l’école Creative Seeds, forment les futurs professionnels de l’animation. Et il y a Goalem, un studio d’effets spéciaux rennais qui s’est illustré sur des productions prestigieuses comme Game of Thrones et The Walking Dead. Récemment couronné d’un deuxième Emmy Award, Goalem confirme sa place parmi les grands noms de l’industrie, renforçant ainsi la visibilité du bassin rennais sur la scène internationale.

La métropole rennaise soutient aussi l’innovation avec des dispositifs comme "Créativité Croisée", qui mélangent technique et artistique pour faire émerger de nouveaux projets. Ce terreau fertile permet à Ronan et son équipe de réaliser leurs ambitions sans devoir s’exiler à Paris ou à l’étranger. "On a ici tout ce qu’il faut pour créer. Il suffit de réunir les bonnes énergies."

Un pilote pour viser les étoiles

Avec ses 12 minutes prévues, Cosmik Roger est conçu comme un épisode pilote. À la manière des séries Netflix ou des courts présentés dans les festivals, ce premier volet a l’ambition de poser un univers et de susciter l’envie d’en voir plus. "On le voit comme l’épisode 0 d’une série qui pourrait prendre son envol", explique Ronan.

L’objectif est aussi de montrer que l’animation adulte a sa place en France. Inspiré par des succès comme Love, Death & Robots ou Rick & Morty, Ronan veut prouver qu’il existe un public pour des contenus à la fois réfléchis et divertissants. "En France, l’animation pour adultes est encore sous-exploitée. On a pourtant un potentiel énorme."

Une aventure collective

Pour Ronan, Cosmik Roger n’est pas qu’un film. C’est un symbole. Celui d’une équipe qui croit en ses idées et qui veut embarquer une communauté dans cette aventure. "On a déjà tout pour réussir : des compétences, des outils, et surtout une passion commune." La campagne de financement permettra de donner au projet l’ampleur qu’il mérite. Mais Ronan est formel : Cosmik Roger verra le jour, quoi qu’il arrive.

Dans cet univers où chaque étoile semble à portée, Ronan et son équipe continuent d’écrire leur propre constellation. Entre Rennes, l’imaginaire de Fluide Glacial et la technologie de pointe, ils montrent que la Bretagne aussi peut viser les étoiles

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information