Dix élus de grandes villes de différentes sensibilités politiques - socialistes, Les Républicains, Les Centristes et Horizons - appellent ce jeudi à "un sursaut populaire" face à Eric Zemmour, dénonçant les "raisonnements simplistes" du polémiste d'extrême droite.
"Il est temps de nous réveiller collectivement", pour "que la campagne électorale ne soit pas noircie par le mensonge et l'hypocrisie", écrivent-ils dans une tribune publiée sur le site du Monde, accusant Eric Zemmour d'être "à la tête" d'une "prédation médiatique".
"Nous appelons à un sursaut populaire. Les raisonnements simplistes et trompeurs ne sauveront personne", estiment-ils en se disant "consternés par les débats caricaturaux qui s'étalent sous nos yeux depuis plusieurs semaines".
Ces dix signataires sont la maire PS de Rennes Nathalie Appéré, le maire PS de Montpellier Michaël Delafosse, le maire PS de Nancy Mathieu Klein, la maire PS de Périgueux Delphine Labails, la maire PS de Nantes Johanna Rolland, le maire Horizons de Reims Arnaud Robinet, le maire Les Centristes d'Arras Frédéric Leturque, le maire LR de Toulouse Jean-Luc Moudenc, le maire LR de Saint-Etienne Gaël Perdriau et la présidente LR du Grand Reims Catherine Vautrin.
La volonté de M. Zemmour est très claire. Il l'a dit lui-même : son modèle, c'est 1984, de George Orwell. Il veut contrôler le passé pour contrôler les esprits
Ils alertent ainsi sur le fait qu'il "utilise" l'Histoire de France" en n'hésitant pas à mentir" pour "revisiter les problèmes d'aujourd'hui et faire croire, impuissant sur les réponses, que les solutions sont faciles". Ces dix maires opposent leur expérience du "terrain" - pas des "dîners mondains" - pour souligner leur connaissance de "la France réelle" et "demand(ent) à ce qu'on parle enfin d'elle". Faisant référence aux propos du polémiste sur les femmes, ils l'accusent de "refuse(r) sa chance à la moitié de la France" et interrogent : "pourquoi penser qu'il s'arrêtera là ?".
"La France réelle est diverse", ajoutent-ils, et "la France n'a pas de prénom attitré", enchaînent-ils, après la polémique sur les prénoms née des déclarations d'Eric Zemmour. "La France réelle n'est pas la France de Vichy", soulignent-ils aussi : "notre pays sait que Philippe Pétain l'a trahi".