"Il ne lui a laissé aucune chance", un automobiliste se tue dans sa Porsche décapotable, son ami au tribunal pour non-assistance à personne en danger

Le tribunal correctionnel de Rennes a relaxé ce lundi 16 septembre 2024 un habitant de Sixt-sur-Aff qui était jugé pour ne pas avoir porté secours à son ami décédé dans un accident de voiture au volant de sa Porsche décapotable, le 8 décembre 2023, à Langon en Ille-et-Vilaine.

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Le jeune homme présent dans le box était en fait le "futur témoin de mariage" du jeune homme de 29 ans décédé. Ce soir-là, les deux avaient passé la soirée dans un bar et étaient repartis chacun dans leur véhicule respectif, vers 3h du matin. La victime, qui avait près d'1,9 g d'alcool dans le sang, ouvrait la route, tandis que le prévenu, qui lui conduisait depuis dix ans sans permis de conduire, le suivait. Il était aussi positif au cannabis.

À vive allure, sous l'emprise de la cocaïne et du cannabis

Au volant de sa Porsche décapotable, le défunt roulait à très vive allure, sous l'emprise de cocaïne et de cannabis : il avait tenté de doubler une voiture, mais s'était rabattu trop vite et l'avait percutée, à 200 mètres de chez sa "maman de cœur". Le jeune homme avait donc fait des tonneaux et fini sa course dans un fossé gorgé d'eau. 

Son ami était donc arrivé quelques minutes plus tard et s'était dans un premier temps "stationné de manière à pouvoir éclairer" la Porsche accidentée. Mais "sans réponse" de son ami, et alors qu'il ne parvenait pas à ouvrir la voiture, il était parti chez la "maman de cœur" de la victime pour la prévenir. Il n'avait donc pas appelé les secours car il "tremblait" et ne "savait pas quoi faire". C'est ce qui lui a valu de devoir répondre, ce lundi 16 septembre 2024, de faits de "non-assistance à personne en danger".

À LIRE AUSSI : Après l'avoir percuté, un automobiliste lui roule volontairement sur le pied et prend la fuite (francetvinfo.fr)

Reparti en trombe

La seule question, désormais, était donc "celle du devoir d'humanité", a souligné Me Maxime Tessier pour la famille du défunt. Le prévenu n'a laissé "aucune chance" de survie à son ami en l'abandonnant. À l'audience, "il n'a pas eu un mot pour [son ami], pas un pour sa famille, sauf pour se dédouaner lui-même de ce qu'il s'est passé", a grincé l'avocat rennais.

De l'autre côté de la route, dans la voiture percutée, une jeune habitante de Tours (Indre-et-Loire) qui rentrait chez ses parents cette nuit-là avait hurlé à ce trentenaire de ne pas s'en aller. Mais le prévenu avait pourtant "démarré en trombe" tandis qu'elle faisait des grands gestes depuis le milieu de la route. Elle avait dû "sauter dans sa voiture" pour ne pas être percutée par le fuyard. Ce métallurgiste de métier a donc également été renvoyé pour "mise en danger de la vie d'autrui", outre la "conduite sans permis" et "l'usage de stupéfiants". "Elle a échappé au pire deux fois", a ainsi résumé l'avocate de la jeune femme.
Un automobiliste condamné après avoir consommé "du CBD" demande à la justice de l'innocenter (francetvinfo.fr)

Devant ses juges, ce lundi 16 septembre 2024, le jeune prévenu est pourtant formel : il n'a aucunement eu "l'intention" de ne pas porter secours à son ami pour s'éviter les ennuis liés à la conduite sans permis, et n'avait pas davantage vu la jeune femme faire ses grands gestes. " 'Il faut que je prévienne', 'Il faut que je prévienne'... C’est comme ça que ça s’est passé", s'est mis en tête ce père de famille. Il a parfois donné l'air à la barre de "banaliser tout ce qui est relatif à la circulation", comme le lui a d'ailleurs fait remarquer la présidente.

Mais le jeune homme venait surtout d'avoir sous les yeux "le cadavre de son meilleur ami", a rappelé l'avocat de la défense, Me Arnaud Le Bourdais, qui avait donc plaidé la relaxe pour "non-assistance à personne en danger" et "mise en danger d'autrui".

Un an avec sursis

Le procureur de la République, qui avait eu le sentiment que "la vie humaine ne pèse pas beaucoup" pour ce prévenu, avait pour sa part requis sa condamnation pour l'ensemble des faits à un an de prison avec sursis probatoire pendant deux ans et aux obligations de suivre des soins, de réaliser un stage de citoyenneté, d'indemniser les victimes, de ne pas conduire pendant huit mois et de passer son permis de conduire.
Peine confirmée de 8 mois de prison ferme pour l'automobiliste qui avait tué une jeune cycliste de 12 ans (francetvinfo.fr)

Finalement, le tribunal l'a relaxé pour la seule "non-assistance à personne en danger", et l'a reconnu coupable du reste : il a écopé d'un an avec sursis simple et d'une interdiction de conduire tout véhicule pendant six mois. Il devra aussi accomplir, à ses frais, un stage de sensibilisation à la sécurité routière.

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