VIDEO. "On a la peur au ventre" : L'angoisse des habitants après une nouvelle fusillade dans un quartier de Rennes

Deux hommes qui, a priori, n'auraient rien à voir avec le trafic de stupéfiants, ont été blessés par balles, ce samedi 11 janvier 2025, dans le quartier de Villejean à Rennes. Un nouvel acte de violence, qui accroît l'angoisse des habitants.

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La dalle Kennedy à Villejean, où les tirs se sont produits ce samedi soir, est très calme en ce dimanche matin. Le site est connu aujourd'hui pour être un point de vente de stupéfiants, mais c'est aussi un lieu très fréquenté, avec un supermarché, une sortie de métro, une bibliothèque et une aire de jeux pour les enfants. Quelques passants, des habitants discutent, des mères de famille. Tous sont inquiets et choqués de voir cette montée de violence et de se sentir impuissants.

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Pour moi, c'est inquiétant, j'ai des enfants et une balle perdue, c'est vite fait ! C'est inquiétant que les armes traînent comme ça !

Mohammed

un habitant du quartier

"Là, ça prend vraiment une autre proportion", déclare d'emblée Ruben, qui a grandi à Villejean, "Ce n'est pas joli, ce n'est pas beau, poursuit le jeune homme. On espère que ça se calme, qu'on soit en sécurité, parce que nos familles passent par ici, parce que personne n'est à l'épreuve des balles. Hier, ça aurait pu être n'importe qui. Là, on est dépassé !" Un sentiment partagé par Mohamed, qui vit dans le quartier depuis 1985, "pour moi, c'est inquiétant, j'ai des enfants et une balle perdue, c'est vite fait ! C'est inquiétant que les armes traînent comme ça !" déplore-t-il.

"Là, j'ai vraiment peur et surtout pour mes enfants !"

"On a la peur au ventre" lâche Stella, une mère de famille, c'est l'inquiétude, pour nous qui sommes des mamans. J'élève seule quatre enfants, et parfois, je les envoie acheter des petites choses, mais maintenant, j'ai la crainte de les envoyer. Je n'ai pas l'habitude d'avoir peur, mais là, j'ai vraiment peur et surtout pour mes enfants !"

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"On a la peur au ventre" : L'angoisse des habitants après une nouvelle fusillade dans un quartier de Rennes ©VILLAVERDE Maylen et BARS Vincent

"Se dire que traverser la dalle, c'est dangereux, ça me met en colère, appuie une autre maman, Régine Komokoli, qui est aussi Conseillère départementale. Nous, on demande de la sécurité de proximité !, poursuit-elle, et là, il y a urgence. La vie de nos enfants compte. Ils ne peuvent pas faire de vélo, là, on est dimanche, et même s'il fait froid, ils ne peuvent plus jouer dehors, ça n'est plus possible ! S’emporte l'élue "Vous vous rendez compte qu'aujourd'hui, les gens se donnent des bons plans, pour marcher, pour se déplacer dans leur propre quartier, sans risquer de se prendre une balle !"

Vous vous rendez compte qu'aujourd'hui, les gens se donnent des bons plans, pour marcher, pour se déplacer dans leur propre quartier, sans risquer de se prendre une balle !

Régine Komokoli

Habitante de Villejean et conseillère départementale (35)

Des propos que Frédéric Gallet, secrétaire départemental du syndicat de Police Alliance, ne renierait pas. "Il va falloir vraiment intervenir et agir pour reprendre le terrain, s'indigne le syndicaliste. C'est purement inadmissible de laisser des habitants, comme ça, dans un quartier avec cette ambiance. On ne peut plus parler de sentiment d'insécurité, c'est une zone de non-droit !" 

C'est purement inadmissible de laisser des habitants, comme ça, dans un quartier avec cette ambiance. On ne peut plus parler de sentiment d'insécurité, c'est une zone de non-droit !

Frédéric Gallet

secrétaire départemental du syndicat de Police Alliance

Demande de classement de Rennes en secteur difficile

Le policier rappelle les demandes déposées auprès du ministre au mois de novembre dernier pour des moyens supplémentaires, en personnel et en matériel, pour la ville de Rennes : "Il nous manque 150 effectifs à Rennes. Il n'y a pas de miracle, il faut des effectifs pour assurer la sécurité de ces quartiers en difficulté et qui sont dangereux aujourd'hui."

Des policiers qui demandent aussi, depuis plusieurs mois, que la ville soit classée en secteur difficile, "parce que c'est un apport en effectif, une reconnaissance de la violence et de la particularité du narcotrafic sur Rennes et il faut un outil adapté pour lutter contre" assure le représentant syndical.  

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