Rennes. Elyaas Ehsas, journaliste afghan menacé d’expulsion : “Je pense ne pas me rendre à la police ce soir”

Le journaliste Elyaas Ehsas, menacé de mort par les talibans en Afghanistan, doit se rendre ce mardi 6 avril à la police aux frontières de Rennes. Tout laisse craindre une expulsion vers la Suède puis vers son pays d'origine. Elyaas Ehsas pense enfreindre la loi, pour sa survie, dit-il. 

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J’ai discuté avec mes amis, avec les associations qui m’entourent, beaucoup me recommandent de ne pas me rendre à la police ce soir. Je suis sûr à 99% de ne pas m’y rendre”, nous confie Elyaas Ehsas. Cette décision est difficile à prendre, car elle va à l’encontre de son caractère. Elyaas Ehsas est légaliste, il s’est toujours soumis aux obligations. Mais pour lui, ce soir, c’est une question de survie.Je suis obligé, c’est dans mon droit de me protéger

C’est trop risqué de se présenter ce soir”, confirme Carole Bohanne, membre du mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP) 35 et qui le soutient depuis le début.

Quand on est en danger de mort, il y a un instinct de survie plus fort que tout. Il préfère prendre le risque d’être dans l’illégalité que de risquer sa vie.

Clément Pere, avocat d’Elyaas Ehsas

La semaine dernière, la préfecture lui avait demandé d’effectuer un test PCR pour ce mardi 6 avril. Son avocat et les associations qui soutiennent Elyaas Ehsas en sont persuadés : si on lui demande de se présenter avec un test PCR à la police aux frontières, c’est pour le renvoyer le lendemain en Suède. 

En effet, selon les accords de Dublin, seule la Suède, son premier pays d’accueil, peut le régulariser. C'est la raison pour laquelle, mi-janvier, la France avait rejeté son droit à une demande d’asile. Quant à la position de la Suède… L’été dernier, le pays lui a refusé sa demande d’asile et le menace de le renvoyer en Afghanistan.
 

Une vie dans la clandestinité 

Dans les prochains mois, Elyaas Ehsas va donc devoir vivre caché, mais il affirme ne pas avoir peur. “De toute façon, j’ai tout le temps peur de mourir”, se désole-t-il. Selon son avocat, Elyaas Ehsas pourrait être déclaré en fuite par les autorités dans les prochains jours. L’Office Français de l’Immigration et Intégration (OFII) risque de lui suspendre les aides financières. Elyaas Ehsas n’aura plus d’hébergement. 

Dans un an minimum, selon les accords de Dublin, s’éteindra la responsabilité de la Suède. Elyaas Ehsas pourra refaire sa demande d’asile. 

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