Rennes : des proxénètes roumains interpellés grâce à l'action des gendarmes bretons

Ce vendredi, le parquet de Rennes a annoncé le démantèlement d'une filière internationale de traite d’êtres humains et de proxénétisme. Une opération d'envergure européenne qui a permis l'interpellation de plusieurs proxénètes en Roumanie. Ils exploitaient des femmes à Rennes et Nantes.


L'opération judiciaire a eu lieu ce mardi 11 juin, en France, en Roumanie et en Allemagne. Elle a mobilisé près de 150 gendarmes, mais également des fonctionnaires de la police nationale des trois pays concernés. Elle a permis d’interpeller une dizaine de personnes soupçonnées d’appartenir à une organisation internationale de traite d’êtres humains.
 

Le fruit de huit mois d'enquêtes en France et en Roumanie

Il y a huit mois, une enquête est lancée par un juge d’instruction de la Juridiction Interrégionale Spécialisée (JIRS) de Rennes. Elle est confiée aux sections de recherches de Bretagne et de Nantes, aux groupements de gendarmerie d’Ille-et-Vilaine et de Loire-Atlantique ainsi qu'au Groupe d’Intervention Régional de Bretagne. Elle revêt un caractère exceptionnel car elle agit avec le soutien d'EUROJUST et d'EUROPOL, les unités européennes de coopération judiciaire et policière.

Les investigations des gendarmes français, en collaboration avec leurs homologues roumains, portent sur une organisation criminelle qui agissait sur l’ensemble de l’Europe.

Cette organisation orchestrait une activité de traite d’êtres humains. Une dizaine de Roumaines, âgées d'une vingtaine d'années, étaient acheminées en France pour être contraintes de se prostituer sur la voie publique et dans des hôtels à Rennes et à Nantes. Elles étaient sous le contrôle permanent de deux mères maquerelles qui agissaient elles-mêmes pour le compte des chefs du réseau basé en Roumanie. Elles étaient hébergées mais n'avaient que le minimum pour vivre.
 

1,2 millions d'euros en partance pour la Roumanie

L'argent de la prostitution était quasi intégralement envoyé, par mandats, en Roumanie ou récupéré en France par les chefs de file du réseau. Ces derniers l’investissaient dans l'achat de voitures de luxe et des constructions de biens immobiliers. Deux véhicules de luxe ont été saisis ainsi que du numéraire. En trois ans, les sommes rapatriées ont été estimées à 1.2 millions d’euros, des mandats à hauteur de 487 000 euros ayant été identifiés depuis 2015.

10 personnes ont été interpellées en France et 5 chefs de file à l'étranger sur la base de mandats d'arrêt européens, notamment grâce à la coopération des autorités judiciaires et policières roumaines et allemandes. 5 des personnes placées en garde à vue en France ont été présentées au juge d’instruction et mises en examen. Trois d'entre elles, dont les deux mères maquerelles, ont été incarcérées. Les procédures de remise aux autorités françaises des personnes interpellées à l'étranger sont en cours.

Les femmes prostituées, considérées dans cette affaire comme des victimes, ont été placées dans les mains d'associations d'entre-aide.
 
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