Rennes : le Théâtre National de Bretagne réforme son concours pour améliorer la diversité

Le Théâtre National de Bretagne (TNB) a décidé de réformer le projet pédagogique de son école et de son concours pour la rendre accessible aux jeunes issus de milieux "où la culture est absente". Une volonté du nouveau directeur, le comédien et metteur en scène Arthur Nauzyciel.

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Un vent de renouveau souffle sur le TNB. Depuis janvier 2017, Arthur Nauzyciel est à la tête du TNB. "Ça fait 50 ans qu'on n'a pas essayé de faire des concours différemment", s'étouffe le comédien et metteur en scène.

Qu'importent les critiques, relayées jusque dans une lettre de la Direction générale de la création artistique (DGCA). Pour la première fois en 26 ans, le TNB est dirigé par un artiste et il compte bien apporter sa patte.

Rendre l'école du TNB "moins intimidante"


Jusque-là, les candidats devaient jouer une scène classique et une scène contemporaine de quelques minutes. Généralement, les jeunes arrivaient le jour du concours en ayant suivi des cours particuliers. "On voit surtout les professeurs qui les font répéter, mais pas les élèves. C'est bien de juger une scène", mais "il faut aussi travailler sur le désir et l'idéal des gens", argumente le directeur.

Son projet : "ouvrir l'école" du TNB et la "rendre moins intimidante, accessible aux gens qui viennent de milieux où la culture est absente."

L'idée est de "repérer des impulsions qui n'ont pas été exprimées au sein de la famille, de l'école, de l'environnement.


Ainsi, la nouvelle formule du concours sélectionnera 20 candidats, qui constitueront la 10e promotion d'acteurs et d'actrices de l'école.

Un concours élitiste ?​


Cette année, près de 1 100 candidats se sont présentés au concours, venus de toute la France mais aussi de Russie et du Québec. C'est 400 de plus que la 9e promotion. Les candidats étaient appelés à remplir en ligne un dossier de création contenant deux vidéos tournées avec un téléphone portable. Mais aussi un questionnaire, conçu par un collectif d'artistes.

C'est précisément ce questionnaire qui a soulevé les inquiétudes du DGCA. Parmi les questions : "Qu'est-ce qu'un acteur engagé ? Si vous aviez plusieurs vies, que feriez-vous ? Quand et comment allez-vous mourir ?" Des interrogations jugées trop intimes et favorisant les candidats à l'aise à l'écrit.

"Ce n'est pas un concours élitiste", justifie le nouveau directeur. Selon lui, s'il fallait juger sur l'orthographe, "80% des dossiers seraient passés à la trappe". "On ne recrute pas une classe de profs de français" et "on n'attend pas des oeuvres littéraires", insite-t-il.

"Ce qui me choque, c'est l'idée selon laquelle les jeunes des milieux défavorisés ne seraient pas capables de saisir le langage du théâtre", regrette le nouveau directeur. Selon lui, preuve du succès de son nouveau concours : quelque 700 candidats ont déjà partagé leurs vidéos sur Youtube.


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