Un homme de 53 ans a été grièvement blessé par balle, un second plus légèrement, ce samedi soir, 11 janvier 2025, dans le quartier de Villejean à Rennes, quelques jours après une fusillade au même endroit. Un nouvel épisode de violence qui ne rassure pas.
C'est à nouveau sur la dalle Kennedy, au cœur du quartier de Villejean à Rennes, que les faits se sont produits. En fin de journée, ce samedi 11 janvier 2025, vers 19h30, alors que le lieu est très fréquenté, deux individus aux visages masqués, sortent d'une voiture volée et font usage de leurs armes automatiques, avant de prendre la fuite, nous indique Frédéric Gallet, secrétaire départemental du syndicat de police Alliance.
Il y avait beaucoup de monde à cet endroit, à ce moment-là, avec les derniers clients qui font leurs courses avant le dimanche, rappelle aussi une salariée du supermarché voisin, témoin de la scène.
Deux blessés, dont un grave et vingt-quatre douilles retrouvées
Deux personnes ont été touchées. L'une, légèrement, un homme d'une quarantaine d'années, de nationalité tibétaine, qui doit être entendu ce dimanche sur les circonstances des tirs. Une balle l'aurait frôlé au niveau du mollet, précise la salariée du magasin.
L'autre victime, un Irlandais de 53 ans, a été grièvement blessé. Il se trouvait à proximité du Carrefour Market lorsqu'il a été touché de quatre balles, dont deux au niveau du thorax. Il s'est réfugié à l'intérieur, après les coups de feu. "C'est d'ailleurs un client régulier du magasin", assure la témoin, qui ajoute qu'il y avait "au moins une vingtaine de personnes à l'intérieur" au moment des faits. Les pompiers et le Samu sont arrivés très vite sur les lieux et le blessé a immédiatement été transféré au CHU de Rennes, voisin. Son pronostic vital est engagé.
Vingt-quatre douilles de 9 mm ont été retrouvées sur les lieux, précise le policier. Les impacts de balles sont bien visibles sur la Maison de quartier et le bureau de tabac, situés sur la dalle.Les circonstances de l'agression ne sont pas encore connues. Et les victimes, au vu de leur âge en particulier, n'ont pas le profil type de trafiquants de drogue, estime Frédéric Gallet.
La DCOS, division de la criminalité organisée et spécialisée (ex-police judiciaire) est saisie de l'enquête.
Renforcer la présence policière
Dans l'après-midi, toujours ce dimanche 12 janvier, la maire de Rennes, Nathalie Appéré s'est rendue sur place pour apporter son soutien aux habitants et faire un point de situation avec les forces de police.
"J'ai échangé ce dimanche avec le Ministre de l'Intérieur et le Préfet", a-t-elle déclaré. "D'importants renforts de police sont actuellement déployés dans le quartier, et nous avons des garanties pour les prochains jours. La priorité des priorités est de renforcer la présence des forces de sécurité intérieure sur le terrain, pour stopper l'action de ces criminels et protéger la population. Nous avons aussi mis sur pied une Cellule d'écoute et de soutien, qui va se déployer cette semaine pour accompagner et soutenir les habitants et les professionnels du quartier", a-t-elle annoncé.
Les actes de violence se multiplient à Villejean
C'est vrai que les faits de violence se multiplient dans le quartier depuis quelques mois, sur fond de trafic de drogue et pour les contrôles des points de deal du quartier. C'est ainsi la 3ᵉ fusillade en quinze jours. "C'est vraiment une zone de non-droit, déclare le syndicaliste de la Police de Rennes, qui demande des moyens supplémentaires, et au lieu de mettre des buchettes sur le calendrier et de compter les douilles par terre, les blessés et les morts, je crois qu'il va falloir un gros choc d'autorité !"
C'est vraiment une zone de non-droit et au lieu de mettre des buchettes sur le calendrier et de compter les douilles par terre, les blessés et les morts, je crois qu'il va falloir un gros choc d'autorité !
Frédéric GalletSecrétaire départemental du syndicat de Police Alliance
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Dimanche 5 janvier dernier, c'est une série de coups de feu qui éclatait en pleine journée, ne causant heureusement aucun blessé, mais semant la panique parmi les habitants. Le dimanche 29 décembre, une semaine plus tôt, trois personnes étaient agressées à l'arme blanche. Et fin novembre, un homme, déjà, avait été blessé par balle.
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"L'explosion du narcotrafic et les violences qu'il génère sont une menace de premier plan pour notre pays, pour notre sécurité, pour notre cohésion, pour nos institutions", a précisé Nathalie Appéré. "Après les maires de grandes villes, ce sont désormais tous les maires de France qui sont confrontés à ce fléau. Nous avons besoin d'un vrai plan de lutte national contre le narcotrafic. Et que des moyens décuplés y soient alloués."