"Persévérance" au chevet de la faune marine. Le navire océanographique de Jean-Louis Etienne en escale à Saint-Malo

Le navire océanographique "Persévérance" de Jean-Louis Etienne rentre d'une campagne scientifique dans les eaux de l'extrême nord de la Norvège. Objectif : traquer la signature acoustique d'espèces sous-marine pour évaluer leur nombre et leur activité. De retour de mission, l'équipage partage les premiers résultats scientifiques avec le public qui peut aussi visiter le bateau.

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"Cela se lisait sur le visage des scientifiques à bord. Ils étaient émerveillés". Jean-Louis Etienne raconte la mission menée au nord de la Norvège, aux visiteurs d'un jour sur son navire océanographique "Persévérance", en escale à Saint-Malo. L'objet de l'étude : la migration de certaines espèces marines. "À cette époque de l'année, notamment en novembre et courant décembre, il y a une migration importante des harengs. Ce qui occasionne aussi une migration des orques, cachalots et des baleines à bosse".

On connait la signature acoustique des espèces marines

Jean-Louis Etienne

explorateur

À bord de "Persévérance", une petite dizaine de scientifiques spécialisés dans l'acoustique ont suivi précisément le nombre et l'activité de ces espèces. "On connaît la signature acoustique de tel ou tel mammifère marin ou de telle espèce marine. Cela nous permet d'en savoir plus sur leur comportement et sur leur état de santé global." Une grande quantité de données qui vont être partagées avec la communauté scientifique internationale pour être étudiées. Mais pour "Persévérance", le retour sur la terre ferme est aussi l'occasion de vulgarisation scientifique. Pour parler environnement et défense de la planète. "Nous avons des gens qui viennent visiter à bord. Au moment où je vous parle dans ma cabine, j'entends les gens qui échangent. Grâce à ces opérations d'information et de vulgarisation scientifique, je souhaite que chaque citoyen devienne un acteur de la solution.

Dériver dans les eaux les plus hostiles

"Persévérance" multiplie les missions scientifiques. Parmi elles, une, dans le futur retient toute l'attention de Jean-Louis Etienne. "Ce navire aura aussi un rôle important dans la future mission "Polar Pod" prévient l'explorateur. "Polar Pod", une énorme plateforme verticale de 100 mètres qui dérivera au gré des vents et des courants dans l'un des endroits les plus inhospitaliers et inconnus de la planète. "Nous serons dans l'océan austral entre les latitudes des quarantièmes et des cinquantièmes. Ce sont des lieux très peu fréquentés [par les animaux], très peu documentés et nous accomplirons un travail scientifique jusque-là jamais produit!" s'exclame Jean-Louis Etienne.

Des missions sur le climat, sur les eaux et les écosystèmes

"Polar Pod", qui sera ravitaillé en matériel, en nourriture mais aussi en hommes par le navire "Persévérance", devra effectuer plusieurs missions pour détailler cette "terra incognita", cette terre inconnue. "Il y a un volet sur le climat pour mieux connaître ce principal puits de carbone grâce aux eaux froides. Nous étudierons aussi l'écosystème grâce à l'acoustique comme pour notre mission en Norvège, on fera de nombreux prélèvements d'eau pour connaître les polluants éventuels et enfin nous répondrons aux demandes des agences spatiales". Car les satellites qui observent les océans, ont besoin de la précision des relevés sur place pour valider la mesure de leurs propres données et observations. "Nous allons étudier la couleur des eaux du grand sud sous l'influence du plancton et du phytoplancton, et mesurer leur densité. Cela permettra de mieux calibrer les satellites."

"Polar pod" est un véritable arbre de Noël de capteurs scientifiques.

Jean-Louis Etienne

explorateur

La base "Polar Pod" va être fabriquée par les chantiers Piriou, sous la maîtrise d'œuvre d'Ifremer, à Brest. La découpe de la première tôle devrait avoir lieu lors du prochain semestre 2025 même si des études et des budgets complémentaires n'ont pas encore été validés. À terme, "Polar Pod" devra effectuer deux fois le tour complet de l'océan austral, c’est-à-dire deux fois trois ans de dérive. "La plateforme Polar Pod est bardée de capteurs, c'est un véritable arbre de Noël de capteurs scientifiques. Pendant toute cette période, les équipages se succéderont. Et c'est grâce à "Persévérance", sur lequel nous sommes ici aujourd'hui, à Saint-Malo, que nous effectuerons ces relais entre Polar Pod et la terre ferme la plus proche," s'enthousiasme Jean-Louis Etienne.

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