Avec 35 millions de repas servis par an, l'armée représente un marché considérable. Mais le patriotisme alimentaire est-il réaliste, quand les quantités à fournir sont importantes et les réglementations en matière de marché public s'y opposent ? Reportage à l'école militaire de St Cyr Coëquidan (56)
Dans les cuisines de St Cyr Coetquidan, on fabrique 600 000 repas chaque année, pour des hommes qui ont parfois passé la journée en manœuvre. Alors la formule « Un soldat se bat quelque fois, marche souvent et mange tous les jours » est souvent répétée et donc pas question de plaisanter avec le ravitaillement.L'économat des armées pour un plateau à 3,10 euros
Pour nourrir ces hommes, avec un plateau à 3,10 euros, l'école de Saint-Cyr-Coëtquidan, à Guer dans le Morbihan, effectue la plus grosse partie de ses commandes auprès de l'économat des armées.
La législation européenne interdit d'exiger des produits locaux dans les appels d'offres
L'armée tente de jouer la préférence nationale, ainsi 100% de la viande fraîche est française, mais il lui est impossible de savoir si ces fournisseurs eux, achètent toujours français… Et comme elle est soumise au code des marchés publics, la législation européenne lui interdit, au nom de la concurrence, d'exiger des produits locaux dans ses appels d'offres.
Le choix pour 20 % des besoins
Le Groupement de soutien de l'armée est libre de commander 20 % de ses besoins, les fruits, le pain, quelques extras, il choisit alors les producteurs locaux, bio parfois.
Mais dans l'armée, comme ailleurs, la bataille du manger français n'est pas totalement gagnée.
Reportage à Saint-Cyr-Coëtquidan - Guer (56) - de Séverine Breton et Thierry Bouilly
Interviews :
- Commissaire Principal Grégoire Dueymes, Groupement soutien base de défense Vannes-Coëtquidan