Pari gagné pour Christian Gourcuff. Fraîchement accueilli il y a deux mois lorsqu'il a pris la place du flamboyant Vahid Halilhodzic, l'entraîneur français a définitivement conquis les supporteurs de l'Algérie, désormais qualifiée pour la CAN-2015 au Maroc.
Quatre victoires en quatre matchs, "la révolution Gourcuff", est en marche, jubilait jeudi le quotidien El Watan tandis que Compétition priait pour que les Fennecs soient préservés du "mauvais oeil" (khmous alikoum, en arabe algérien) dans un continent où l'esprit des sorciers hante les stades.
Le parcours est aussi historique que le fut la première qualification pour les 8e de finale du Mondial brésilien sous la houlette du Bosnien Vahid Halilhodzic.
Jamais en effet les Verts n'ont aligné autant de victoires en si peu de temps, arrachant leur qualification avant la fin des éliminatoires: deux matchs restent encore à jouer, face à l'Ethiopie et au Mali.
La joie est totale car les "Fennecs" gagnent et jouent bien de surcroît, comme ils l'ont fait mercredi soir à Blida, face à une équipe du Malawi à la peine (3-0). Les Fennecs ont été mis sur les rails par Brahimi, le milieu de Porto, qui a ouvert le score dès la première minute du jeu pour son troisième but en sélection.
A la fin de la première mi-temps, Ryad Mahrez, bien servi par Feghouli, a doublé la mise avant qu'Islam Slimani, d'une tête piquée, ne plante un troisième but. L'addition aurait pu être plus corsée sans plusieurs ratages des attaquants algériens.
"La sélection joue bien, son inspiration résolument tournée vers l'offensive est en adéquation totale avec les aspirations du public algérien qui a toujours privilégié le spectacle, les gestes techniques, le jeu tourné vers l'avant: c'est l'approche que le technicien français a préconisée dès sa prise de fonctions", analyse El Watan.
Le Breton, à l'attitude feutrée, savoure sa joie. "J'ai le sentiment qu'on a fait du bon travail. C'est une belle satisfaction pour tout le monde. On a vu beaucoup de bonnes choses durant cette rencontre", se réjouit-il. Et d'ajouter, lucide: "On doit encore s'améliorer sur certains aspects du jeu. Nous ne sommes pas au top".
Avec cette qualification pour la CAN-2015, la dynamique née au Brésil est entretenue et le nouveau sélectionneur a atteint le premier but fixé par le contrat d'objectifs signé avec la Fédération algérienne de football. Il lui restera la CAN-2017 et le Mondial-2018.
D'ici là, il a le temps d'imposer sa marque et d'apprivoiser définitivement un public qui a commencé à oublier le bouillonnant Vahid Halilhodzic, resté sourd à ses appels du coeur, exprimés lors de manifestations aux cris de "Zid ya Vahid" ("Reste encore Vahid", pastiche d'une célèbre bande dessinée algérienne).
En Turquie, "coach Vahid" est dans les profondeurs du classement avec son club de Trabzonspor, qu'il a préféré aux Verts (16e sur 18). Si des Algériens continuent de s'intéresser à