Fonderie de Bretagne. Dans l'attente d'une ultime réponse de Renault, "les salariés et les habitants montrent qu'ils veulent conserver cet outil de travail".

Plus de 600 personnes ont manifesté à Hennebont, à côté de Lorient, ce samedi 14 décembre, en soutien aux salariés de la Fonderie de Bretagne. L'usine, en vente depuis le printemps dernier, place ses derniers espoirs dans les garanties réclamées au groupe Renault, lundi 16 décembre 2024, lors d'une réunion au ministère de l'Économie.

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"On exige d'être présent à la réunion de lundi", clame l'emblématique représentant CGT de la Fonderie de Bretagne, Maël Le Goff. Lundi 16 décembre, le ministère de l'Économie réunira l'actuel propriétaire de l'usine, le potentiel repreneur, et le groupe Renault, principal pourvoyeur d'activité de la fonderie installée à Caudan. Une ultime tractation qui pourrait sécuriser, ou laisser dans l'incertitude, le site industriel morbihannais. "On nous exclut des négociations alors que ce sont les salariés qui tiennent l'entreprise à bout de bras, en ce moment", s'indigne le représentant syndical.

À vendre, deux ans après avoir été déjà cédée 

Depuis l’été 2024, la fonderie, qui produit à Caudan, des pièces en fonte pour les suspensions et les échappements des véhicules Renault, est menacée de fermeture. Elle a proposé un plan de sauvetage qui ne cesse d’être repoussé.

Son propriétaire actuel, l’allemand Callista, avait racheté les lieux en 2022 à Renault, pour qui l’usine avait été initialement construite en 1965. Après avoir échoué à redresser la barre, Callista veut désormais vendre à un autre fonds d’investissement, Private Assets. Trop incertains, estiment les salariés, si le principal client de l'usine, Renault qui achète 95% des pièces produites par la Fonderie de Bretagne (FDB), ne s'engage pas à maintenir ses commandes.

Engagements pris lors de la précédente vente

D’après la CGT, le constructeur automobile français ne garantit rien au-delà de 2025. Il préfèrerait aller se fournir moins cher en Turquie, en Espagne ou en Roumanie. Pourtant, explique la direction de FDB, il suffirait que Renault tienne son engagement pris au moment de la vente, en 2022, pour que la fonderie retrouve l’équilibre d’ici à 2027 et gagne de l’argent en 2028.

"C'est plus qu'important pour le bassin lorientais"

Dans le froid humide de ce samedi matin, une bonne part des 350 salariés de FDB manifeste aux côtés d'habitants et d'élus de la région.  À leurs côtés, sous les fumigènes, les salariés d'entreprises sous-traitantes, eux aussi concernés par l'avenir de site industriel de Caudan. Dans le cortège, l'un des fondeurs, Christophe Landrein, souligne que son usine est "un outil industriel tout neuf, même hier, on a reçu un nouvel élément de fabrication, donc, ce serait dommage de détruire des emplois comme ça, c’est une vie !"  Son collègue, Franck Henrio, employé de la fonderie depuis 32 ans, dernièrement à la maintenance électrique, souligne que "les salariés et les habitants montrent qu'ils veulent conserver cet outil de travail, qui est plus qu'important pour le bassin lorientais". Qu'attend-il des annonces à venir ? 

"J'attends un lendemain et un surlendemain pour cette usine."

Franck Henrio

Ouvrier de la Fonderie de Bretagne depuis 32 ans

Plan d'économie et actionnariat salarial

Alors, ces derniers temps, salariés et direction ont multiplié les initiatives pour muscler la reprise de l'usine. Un nouveau plan d'économie d'un montant de 3,1 millions d'euros va être lancé afin de diminuer les besoins en fonds de roulement de l'entreprise. Une manière aussi pour la PME d'apporter une preuve supplémentaire de « l'engagement total des équipes de FDB dans le sauvetage de leur entreprise ». 

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Au total, ce plan d'économie dépassera les 6 millions d'euros au cours des deux prochaines années, soit 10 % du besoin global de financement sur la période, investissements compris, selon les calculs
de la direction.

En parallèle, la direction de Fonderie de Bretagne lance une opération de financement participatif sur la plateforme Ulule.  L'objectif est de réunir 1,5 million d'euros afin de "financer le redressement de
l'entreprise via une structure d'actionnariat salarié". En clair, aider les salariés à acheter des parts de leur usine.

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