Lorient : un repreneur s'est positionné pour "sauver" Le Noé, navire immobilisé depuis 20 ans dans le port

Marqué par la rouille après 20 ans passés à quai dans le port de Lorient, l'ancien baleinier Le Noé devrait connaître une cure de jouvence. Renaud Barillet, directeur général de la coopérative parisienne La Bellevilloise, s'est positionné pour exploiter le navire, futur bateau spectacle. Interview.

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C'est un dossier qui fait parler depuis de nombreuses années maintenant : que faire du navire Le Noé, immobilisé depuis 2000 dans le port de Lorient, et qui se dégrade d'année en année ? La société parisienne La Bellevilloise, spécialisée dans l'événementiel, s'est clairement positionnée pour "sauver le navire" et lui "donner une nouvelle vie". Renaud Barillet, directeur général de La Bellevilloise, s'exprime sur l'avenir envisagé pour l'ancien baleinier.

Pourquoi avez-vous décidé de vous intéresser à ce navire Le Noé ? 
"Je connais le navire depuis quatre ans environ. C'est un navire magnifique, un ancien baleinier norvégien de 60m de long, qui représente un patrimoine historique. Je l'ai visité de fond en comble cinq ou six fois pour me rendre compte de son état. L'allure du bateau ne donne pas trop envie aujourd'hui. Mais la rouille et la végétation qui s'est développée ne me font pas peur. La coque est en bon état et le bâtiment est splendide. Avec notre société spécialisée dans l'événementiel, nous sommes persuadés que ce bateau a de l'avenir. Nous voulons lui donner une nouvelle vie". 

Sous quelle forme reprenez-vous le navire ? S'agit-il d'un rachat ? 
"Il ne s'agit pas d'un rachat. Mais d'une co-propriété avec Riaz Barday, qui avait racheté Le Noé en 2012. Il reste entièrement impliqué dans le projet d'avenir pour Le Noé, en tant qu'investisseur qui s'intéresse à l'exploitation. Alors que nous, nous devenons des exploitants qui nous intéressons à l'investissement. La co-propriété entre Riaz Barday et La Bellevilloise finit de se formaliser. Les montants restent confidentiels". 

Quel est votre projet concernant cet ancien baleinier ? Que va-t-il devenir ?
"Nous voulons le reconvertir en bateau spectacle. L'idée est d'installer un bar et de la restauration à bord. On aimerait aussi aménager un espace dédié à l'écologie, une sorte de "salon des explorateurs" où des personnes engagées viendraient pour parler des problématiques environnementales. Nous n'envisageons pas d'en faire un bateau navigable, car ce serait trop compliqué de faire tous les travaux nécessaires pour qu'il soit aux normes actuelles. Le Noé aura vocation à rester à quai dans un port durant des saisons de 1 à 3 ans. On pensait notamment commencer notre activité à Lisbonne en premier lieu, car nous avons déjà des activités là-bas. Et les aménagements du port ainsi que le cadre, avec le fleuve du Tage, sont totalement adaptés à notre projet".

Quels types de travaux sont nécessaires pour que le projet voie le jour ? 
"Il faudra commencer par sécuriser le navire. Il sera purgé de ses aménagements obsolètes. Il devra aussi être désarmé. Ensuite, il faudra structurer les différents espaces que l'on a imaginés. Tous ses travaux devraient prendre entre trois et six mois. Nous sommes en discussion avec le chantier naval de Saint-Nazaire et celui de Lisbonne pour qu'ils accueillent Le Noé. On négocie pour voir comment ça pourrait se dérouler. Si on trouve un accord, il faudra remorquer l'ancien baleinier du port de Lorient à Saint-Nazaire ou à Lisbonne pour effectuer les travaux. Après, on aura encore besoin de 3 à 6 mois pour aménager complétement le navire et être prêt à accueillir du public". 

Quand est-ce que le navire pourrait quitter le port de Lorient ? 
"Nous avons deux échéances. Une optimiste, l'autre moins. On espère parvenir à des accords rapidement pour que le bateau soit remorqué fin mars dans un chantier naval et que les travaux commencent dès le début du printemps. Au plus tard, on espère que les travaux débuteront à la fin de l'été. Tout dépendra de la durée des négociations financières, techniques, des calendriers de chacun et des démarches administratives avec les différents acteurs".

La région Bretagne, propriétaire du port, désire depuis longtemps se débarrasser des coques et des navires indésirables à Lorient, comme Le Noé. Quelles relations avez-vous avec les représentants locaux ? 
"Nous sommes en discussion avec eux car ils nous demandent de prendre en charge des frais liés à l'immobilisation du navire dans le port de Lorient. Nous ne sommes pas trop d'accord avec cela, donc nous négocions. En nous impliquant dans la reprise du Noé, on fait bouger les choses pour que le navire quitte le port de Lorient, comme ils le veulent. On est en train d'apporter une solution qui pose problème depuis plusieurs années à Lorient donc bon... On cherche un terrain d'entente avec eux, en espérant aboutir à un compromis. L'important pour nous étant de sauver Le Noé".
 

L'histoire du Noé en bref

L'ancien baleinier Le Noé arriva dans le port de Lorient en 2000 afin d'être transformé en studio de production flottant par l'animateur de télévision Olivier Chiabodo, qui voulait lancer une chaîne thématique de documentaires sur la nature. Après le dépôt de bilan et la liquidation de la société de production d'Olivier Chiabodo, le navire fut mis aux enchères sans réussite, à deux reprises.

Le Noé fut finalement racheté en 2012 par Riaz Barday, un entrepreneur malgache qui souhaitait le rénover. Le projet n'aboutira jamais. En mars 2019, le navire a fait l'objet d'une procédure de déchéance de propriété émise par la région Bretagne, propriétaire du port de Lorient. Le bateau faisait partie de la liste des coques et épaves indésirables dans la rade.

En ce début 2020, la reprise du navire en co-propriété par la société parisienne La Bellevilloise et Riaz Barday pourrait marquer la fin de l'histoire entre Le Noé et le port de Lorient. 

 
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