Une centaine de députés francais de tous bords et emmenés par le député morbihannais Jimmy Pahun plaident pour que "soit reconnu à l'océan la qualité de bien commun de l'humanité", dans un courrier au gouvernement, à l'ouverture de nouvelles discussions de l'ONU ce lundi à New York sur la haute mer.
Ils relaient là "l'appel pour l'océan" lancé à Monaco en juin 2018 par des ONG et des personnalités françaises telle la navigatrice Catherine Chabaud. "Notre pays a démontré sa capacité d'entraînement en participant directement au succès de la COP21. Soyons une fois encore à l'avant-garde de la lutte pour le climat et la biodiversité", demandent ces parlementaires, emmenés par Jimmy Pahun (app. MoDem), aux ministres de la Transition écologique François de Rugy et des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, dans un courrier transmis à l'AFP.
?? L'océan, bientôt bien commun de l'humanité ? Retrouvez le courrier de @JimmyPahun, député du Morbihan, adressé aux ministres de la Transition écologique et solidaire et de l'Europe et des Affaires étrangères et cosigné par 101 autres députés. pic.twitter.com/Mg5Ob78CsB
— Groupe MoDem (@GroupeMoDem) 25 mars 2019
"Il faut prendre soin de nos océans"
Cette demande des parlementaires concerne la haute mer explique Jimmy Pahun joint par téléphone. "Au-delà des 200 000 miles nautiques (à 500 kilomètres de toutes les côtes du monde), l'océan n'a plus de limites, pas de titre de propriété ce qui en fait une zone de non droit. Nous sommes très inquiets pour son exploitation. Il faudrait par exemple sensibiliser les états riverains."
Il faut prendre soin de nos océans, c'est lui qui absorbe une grande partie du carbone.
Le député voit dans cette demande un acte à la fois "simple et ambitieux". "Si la communauté internationale s'accordait pour consacrer l'océan comme bien commun de l'humanité, nous ferions prévaloir, en haute mer, le principe de responsabilité sur celui de la liberté et de la souveraineté. Nous pourrions dès lors en partager les bénéfices, y promouvoir la recherche scientifique et y réguler les entreprises économiques", relèvent ces députés, dont de nombreux LREM (Barbara Pompili, Hugues Renson, Cédric Villani...), l'ensemble du groupe MoDem, et encore Matthieu Orphelin (non-inscrit). Les états membres de l'ONU préparent depuis septembre un traité contraignant pour 2020 sur la haute mer, qui représente près de la moitié de la surface de la planète et dont les ressources réclament une protection internationale.
À l'occasion du deuxième cycle de discussions qui a débuté lundi, l'association Greenpeace a souligné le "besoin de protéger au moins 30% des océans en 2030 si nous voulons sauvegarder la faune et la flore, et aider à éviter les pires effets du changement climatique".