Les pompiers du Morbihan testent, à partir de cet été, le port de caméras-piétons pendant leurs interventions. Dix départements expérimentent ce dispositif qui pourrait apaiser certaines situations et éviter les agressions.
Les pompiers du Morbihan sont désormais équipés de caméras-piétons. Trois centre de secours bénéficient de ce nouvel outil : celui de Hennebont, Vannes et Lorient, avec quatre caméras chacun. Au sein de chaque entité, une personne a été formée à son utilisation. Cette expérimentation doit durer jusqu'à début 2022, pour un coût de 10 000 euros. Dix départements français sont concernés.Selon le Service départemental d'incendie et de secours du département (SDIS 56) : "L'idée, c'est qu'il y en ait une par équipe qui part en intervention." "C'est d'abord un outil de prévention, pour protéger les sapeurs-pompiers, un outil d'apaisement. De se savoir filmer, cela peut faire baisser d'un ton." Le SDIS précise que les personnes sont prévenues qu'elles sont filmées. "Nous ne sommes pas dans une logique de contrôle."
Pour la CGT du SDIS 56, ces caméras représentent "un premier pas". Le syndicat souligne : "Malheureusement, cela ne résoudra pas la problématique globale de la violence. Nous, ce qui nous inquiète, c'est surtout leur utilisation pendant les interventions à domicile, dans un cadre intime. Cela pourrait provoquer des tensions supplémentaires." Et de rappeler : "Nous ce qu'on demande c'est que dès qu'il y a des signes de violence sur des interventions, qu'on a un appel pour rixe, violences conjugales, la police nous accompagne." "Il faudra voir ce que ça donne au fil du temps."
Des agressions en hausse
Les agressions sur les pompiers sont en hausse dans le Morbihan. En 2018, 16 ont été recensées. En 2019, 34. "Pour l'année 2020, jusqu'au mois de juin on en est déjà à 21 alors qu'il y a eu le confinement. Quand on parle d'agression, il s'agit d'atteinte à l'intégrité physique, suivie d'une plainte."
Cette mesure résonne alors qu'Emmanuel Macron prévoit de généraliser l'utilisation de ces caméras, pour les pompiers mais aussi les policiers. Dans son discours du 14 juillet il a expliqué qu'un tel dispositif aura le mérite "de retracer la vérité des faits" en cas de soupçon d'abus.