Arnaud Beltrame, le gendarme qui s'est offert au terroriste comme otage dans le supermarché de Trèbes, est mort. "Jamais la France n'oubliera son héroïsme", a réagi le ministre de l'Intérieur. Sa mère, qui réside à Trédion dans le Morbihan, ne s'étonne pas de l'acte de bravoure de son fils.
Arnaud Beltrame est "mort pour la patrie". C'est par un tweet à 6h du matin ce vendredi 24 mars, que Gérard Collomb, le ministre de l'Intérieur a annoncé le décès du lieutenant-colonel de gendarmerie qui s'était livré, la veille, au ravisseur en échange de la libération d'une otage dans un magasin Super U de Trèbes, près de Carcassone.
Le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame nous a quittés.
— Gérard Collomb (@gerardcollomb) 24 mars 2018
Mort pour la patrie.
Jamais la France n’oubliera son héroïsme, sa bravoure, son sacrifice.
Le coeur lourd, j’adresse le soutien du pays tout entier à sa famille, ses proches et ses compagnons de la @Gendarmerie de l’Aude. pic.twitter.com/I1h8eO7f9a
C'est alors qu'il avait pris la place d'une femme otage, à l'intérieur du supermarché, que le gendarme a été grièvement blessé par le terroriste qui lui a tiré dessus à plusieurs reprises. "Le lieutenant-colonel avait laissé son téléphone ouvert sur la table. Nous avons pu entendre ce qu'il s'est passé et c'est lorsqu'on a pu entendre les coups de feu que le GIGN est intervenu", a précisé le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb. L'officier est mort samedi des suites de ses blessures.
Nommé officier adjoint au commandement du groupement de gendarmerie de l'Aude en 2017, Arnaud Beltrame, 45 ans, marié, sans enfants, est passé par la gendarmerie mobile, à Satory (Yvelines), la Garde républicaine et la compagnie de gendarmerie du Sud-Manche, à Avranches, qu'il a dirigé de 2010 jusqu'en 2014.
Émotion à Trédion dans le Morbihan
Ce samedi à Trédion, village morbihannais près de Vannes, les habitants ne manquent pas de réagir à la mort du gendarme et saluent dans la douleur son acte d'héroïsme. Depuis les années 2000, la mère d'Arnaud Beltrame passe sa retraite dans le village d'où est originaire la famille du gendarme.
"C'est sa raison de vivre, défendre la patrie."
Interrogée vendredi soir, la mère du gendarme a déclaré au micro d'RTL : "Je savais que c'était forcément lui." "Il a toujours été comme ça. C'est quelqu'un qui, depuis qu'il est né, fait tout pour la patrie, qui donne de lui. Il est connu comme ça par toute la famille. Ceux à qui j'en parle, me disent que ça ne les étonnent pas." Et d'ajouter : "C'est sa raison de vivre, défendre la patrie." "Il me dirait : 'Je fais mon travail maman, c'est tout.'", a-t-elle expliqué. "Cela fait partie de sa façon d'être."
Sur RTL ce samedi, Cédric Beltrame, le frère du gendarme précise que son frère "savait certainement qu'il n'avait pratiquement aucune chance" : "Il est parti en héros et c'est la réalité aujourd'hui", "ce qu'il a fait ça va au-delà de l'engagement de son métier", a t-il dit. "Il a été très conscient de ce qu'il a fait", "il n'a pas hésité une seconde", a-t-il poursuivi, jugeant le terme de "héros" "parfaitement approprié". "Il a donné sa vie pour quelqu'un d'autre, pour un inconnu, même pas pour quelqu'un de sa famille", a-t-il encore souligné.