"C'est quelqu'un qui a marqué mon existence indiscutablement : Les obsèques de Jean-Marie Le Pen à La Trinité-sur-mer

Les obsèques de Jean-Marie Le Pen, décédé mardi 7 janvier 2025, à l'âge de 96 ans, ont débuté ce samedi, en début d'après-midi, dans l'église de sa ville natale de la Trinité-sur-Mer (Morbihan), en présence de sa famille et de quelques proches.

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Marine Le Pen et l'une de ses deux sœurs, Marie-Caroline, suivies de plusieurs membres de leur famille, ont parcouru à pied les quelques centaines de mètres entre la maison familiale et la petite église Saint-Joseph, sous un ciel bleu, devant une petite foule de curieux et plusieurs dizaines de journalistes.

Au total, environ 200 personnes doivent prendre place à l'intérieur de l'église pour cette cérémonie prévue pour durer une heure et demie, alors qu'un important dispositif de force de l'ordre est déployé pour éviter tout incident.

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C'est en cortège à pied que la procession doit se poursuivre. L'ex-leader de l'extrême droite française sera inhumé dans le caveau familial, où reposent ses parents, dans le cimetière situé à quelques centaines de mètres de l'église.

Marine le Pen et sa sœur Marie-Caroline, aux obsèques de leur père. © Romuald Bonnant - France Télévisions

"C'est émouvant pour moi de lui rendre un dernier hommage"

Parmi les invités figure l'ancien député et ancien bras droit de Jean-Marie Le Pen, Bruno Gollnisch. "C'est émouvant pour moi de lui rendre un dernier hommage ici et de prier pour le salut de son âme", a-t-il confié. "C'est quelqu'un qui a marqué mon existence indiscutablement", explique-t-il. "Il n'était pas du tout conforme à l'image que certains veulent donner de lui aujourd'hui à partir de deux ou trois mots plus ou moins malheureux, très loin d'être représentatifs de toute son œuvre, de son intelligence, de sa culture, de son tempérament chaleureux, impérieux certes, mais chaleureux. Il était un joyeux camarade !"

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"C'est assez bizarre de vivre dans une ville dont on a l'impression qu'elle est sous une chape de plomb, témoigne un habitant de la Trinité, avec un service d'ordre du RN important, et on se demande bien pourquoi, alors que la gendarmerie fait bien son travail, c'est juste étonnant !" 

"Je suis venu en curieux, pour rendre hommage à un homme qui a servi la France et qui a aimé la France", explique pour sa part Johann, 40 ans, qui vit non loin à Auray (Morbihan). "On est venus rendre hommage à un grand homme qui avait le courage de dire les choses", abonde Ludovic, 43 ans. "C'était un visionnaire. Il aimait la France et son peuple, et ils avaient des valeurs qui se perdent, comme l'amour de la nation."

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Des forces de l'ordre nombreuses et un arrêté d'interdiction de manifester

De nombreuses forces de l'ordre sont déployées sur le port et dans le bourg d'environ 1 700 âmes. À côté des hommes du service d'ordre du Rassemblement national, en noir et brassard orange, très visibles partout autour de l'église, de la maison familiale et du cimetière. Une centaine de gendarmes mobiles sont également présents pour éviter tout débordement. Le stationnement et la circulation ont d'ailleurs été restreints dans la commune le temps des obsèques.

Une autre cérémonie, "religieuse et d'hommage", aura lieu le 16 janvier à 11h en l'église Notre-Dame-du-Val-de-Grâce à Paris, rattachée au diocèse aux Armées françaises. Cette messe, décidée par Marine Le Pen et ses sœurs Marie-Caroline et Yann, sera, elle, ouverte au public.
Les deux événements devraient rester propices au recueillement, a estimé Louis Aliot, vice-président du RN, alors que mardi soir, plusieurs centaines d'opposants se sont rassemblées dans certaines villes de France, dont Paris, Lyon ou Rennes, pour célébrer, avec chants, fumigènes et feux d'artifice, le décès de "JMLP".

Vendredi, le préfet du Morbihan Pascal Bolot a pris un arrêté d'interdiction de manifester dans la commune, étant donné que "la personnalité politique du défunt" était "susceptible d'attirer, en marge de la cérémonie religieuse et de l'inhumation, une forte affluence composée à la fois de sympathisants, mais aussi possiblement également d'opposants".

Tribun, provocateur, plusieurs fois condamné

Tribun provocateur, obsédé par l'immigration et les juifs, Jean-Marie Le Pen a été condamné pour plusieurs de ses déclarations sur la Seconde Guerre mondiale, et pour des injures homophobes. Élu député en 1956 sous la IVe République, il avait sorti l'extrême droite française de sa marginalité au cours d'une carrière politique qui a marqué la Vᵉ République.
Cet ancien combattant d'Indochine était ensuite reparti, en Algérie où il sera accusé de torture - ce qu'il a toujours contesté.

Le 21 avril 2002, il choque la classe politique et une grande partie de l'opinion publique française en accédant au second tour de la présidentielle derrière le sortant Jacques Chirac. Jean-Marie Le Pen, après avoir été marié avec Pierrette Lalanne, la mère de ses filles Marie-Caroline, Yann (elle-même mère de l'eurodéputée Marion Maréchal) et Marine, avait épousé en secondes noces Jany Paschos.

(Avec Romuald Bonnant et l'AFP)

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