"Comment peut-on se séparer de la Fonderie de Bretagne pour se fournir à l'étranger ?" Des salariés manifestent devant le siège de Renault

Dans le Morbihan, la Fonderie de Bretagne, placée en redressement judiciaire, doit, en principe, redémarrer son activité ce mercredi 5 février 2025. À la veille de cette reprise partielle, le directeur général de Renault, son principal client, est auditionné à l'Assemblée nationale. Une centaine de salariés de la Fonderie s'est rassemblée ce matin devant le siège du constructeur automobile à Boulogne-Billancourt.

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Deux cents personnes ont manifesté ce mardi matin, 4 février 2025, devant le siège de Renault à Boulogne-Billancourt à l'appel de la CGT, pour défendre les salariés de la Fonderie de Bretagne. Cette ancienne filiale du constructeur automobile a été placée le 23 janvier en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Rennes, conformément à la demande de la direction qui cherche à préserver ses 350 emplois. La CGT exige le maintien de l'activité sur le site de Caudan (Morbihan), des "investissements pérennes" et une "stratégie industrielle" pour la fonderie.

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Deux cars de salariés de la Fonderie pour manifester à Paris 

Alors que la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale doit auditionner ce mardi après-midi Luca de Meo, patron de Renault, deux cars de salariés de la Fonderie sont partis très tôt ce matin vers Paris. Une manifestation des salariés de la Fonderie de Bretagne est en effet prévue à proximité du Palais Bourbon. Une vingtaine de salariés vont également assister à l'audition dans une salle adjacente. Le directeur général du constructeur automobile doit s'expliquer sur son refus de s'engager sur des volumes de commandes à son sous-traitant breton. 

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Députés et syndicats aux côtés des salariés de la Fonderie de Bretagne à Paris, avant l'audition du directeur de Renault à l'Assemblée nationale. © Jean-Yves Loes - France Télévisions

"Les grands donneurs d'ordre comme Renault ne peuvent pas se décharger de leurs responsabilités"

"On espère juste que les bonnes questions seront posées et que Mr de Meo va enfin pouvoir répondre aux questions qu'on va lui poser, notamment par rapport aux fonds publics, qui sont versés par le gouvernement.

Et comme se fait-il que Mr de Meo, même avec les fonds publics que Renault reçoit et avec les marges opérationnelles que Renault réalise avec des années records, comment aujourd'hui peut-on se séparer de la Fonderie de Bretagne, arrêter de travailler avec eux pour se fournir à l'étranger ?" s'interroge Thomas Ouvrard, le délégué CGT central du groupe Renault. 
"Les grands donneurs d'ordre comme Renault ne peuvent pas se décharger de leurs responsabilités", a-t-il ajouté.  

Renault : 95% du chiffre d'affaires de FDB en 2024

La Fonderie de Bretagne (FDB), qui produit des pièces en fonte pour les suspensions et les échappements, avait été vendue en 2022 au fonds d'investissement allemand Callista Private Equity. Le groupe automobile français est toutefois resté le principal client de la Fonderie et représentait 95% de son chiffre d'affaires en 2024.

Selon la direction de FDB, le refus de Renault, depuis l'été 2024, de s'engager sur un volume de commandes précis pour les années à venir, aurait fait capoter les discussions entamées pour une reprise de l'entreprise par un autre fonds d'investissement, Private Assets.
Ce fonds, allemand lui aussi, est propriétaire d'un groupe de fonderies en Allemagne et en Espagne, Procast Guss. Il s'était engagé à apporter 11.000 tonnes de production au plan de charge, selon la direction de FDB.
"Ce qu'on veut, c'est que Renault s'engage pour deux ans, souligne ainsi Eric Blanchier, représentant du personnel CGT de la Fonderie, qu'il nous donne des volumes de production suffisants, au lieu de les envoyer au Portugal ou en Turquie, pour qu'on puisse se diversifier dans les années qui suivent."


La chambre du conseil du tribunal de commerce de Rennes doit examiner la situation de la Fonderie le 12 mars prochain, pour éventuellement poursuivre la période d'observation ou statuer sur "sa liquidation judiciaire si son redressement s'avérait impossible."

(Avec AFP et Jean-Yves Loës - IV3)

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