Les Jardins de mémoire avaient défrayé la chronique après le redressement judiciaire de la société propriétaire des lieux. Les familles n’avaient plus accès à leurs défunts, dans ce site cinéraire, qui accueille les cendres de plus de 800 personnes, à Pluneret dans le Morbihan. Les familles se sont battus pendant 5 ans pour trouver une solution, avec la mairie.
Jean-Luc Gicquel, membre de l'association des propriétaires d'arbres Les Jardins de mémoire nous emmène au pied de l’arbre familial. C'est ici que les cendres de son beau-père et sa belle-mère ont été inhumées.
Les cendres de 850 personnes reposent sur ce terrain arboré de près de 5 hectares à Pluneret. Ces familles avaient acheté un arbre sans se douter qu’aucune autorisation n’avait été délivrée.
On n'était propriétaire de rien, nous avons été bernés, on a fait une confiance aveugle à la personne qui gérait le site, sans qu'elle n'ait les autorisations nécessaires
Jean-Luc Gicquelmembre de l'association des propriétaires d'arbres Les Jardins de mémoire
C’est en 1998 que le parc voit le jour. Et dès son ouverture, de nombreuses irrégularités apparaissent, mais le site perdure, la vente d’arbres d’inhumation et les plantations continuent. C’est en mars 2020, lors du redressement judiciaire, puis de sa liquidation en octobre 2021, que de nombreuses familles s’aperçoivent des graves irrégularités.
Le parc était menacé de destruction
Elles se retrouvent en plein désarroi. Pas d'acte de propriété, ni de recensements des défunts, et même détention illégale, car depuis la loi de 2008, la possession d’un site cinéraire relève du domaine public. La SARL n’a donc jamais été en conformité avec le droit commercial et le droit funéraire. Le parc est alors menacé de destruction.
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Un accord avec la mairie de Pluneret
Les propriétaires du terrain ont cédé pour un euro symbolique la parcelle à la commune. Et la mairie de Pluneret a finalement été contrainte d’acquérir ce terrain, il y a quelques jours. Franck Vallein, le maire explique que c'était le seul moyen pour que ce jardin puisse continuer à vivre. "On va avoir la gestion de l’entretien de la partie commune, sauf des arbres", ajoute-t-il. Ce site est unique en France, car la mairie reste propriétaire du sol et doit délivrer un accord d’occupation, autour de chaque arbre du site. Christian Huc, autre membre de l'association des propriétaires d'arbres Les Jardins de mémoire, rappelle de son côté, qu'il s'agit d'un site cinéraire public, "la seule différence, dit-il, c’est qu'au lieu d’avoir des concessions à durée illimitée, nous avons une convention d’occupation des sols qui est de 50 ans, renouvelable par lot de 25 ans sans frais".
L’association emploie désormais un jardinier pour entretenir les arbres et lance aussi un appel aux familles qui ne se sont pas encore manifestées. La mairie, elle, n’exclut pas d’autoriser, à l'avenir de nouvelles sépultures sur des arbres inoccupés.
(Avec Nicolas Corbard)