Municipales en Bretagne : le coronavirus fait voler en éclat la participation

Cela ne faisait aucun doute avant même que la décision de maintenir ce premier tour des élections municipales ne soit prise. L'abstention a battu des records en France. La Bretagne, qui mobilise généralement ses électeurs, n'échappe pas à la déflagration provoquée par la peur de l'épidémie. 

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Avec une abstention record estimée autour des 55%, les Français ont déserté les bureaux de vote dimanche lors du 1er tour des élections municipales, organisées dans un pays mis à l'arrêt par la pandémie de coronavirus. Parmi les quelque 47,7 millions d'électeurs appelés à élire leur maire, moins de la moitié aura au final glissé un bulletin dans l'urne, dans une ambiance générale surréaliste.

En Bretagne, où la participation était en baisse de 15 points à 17h à 41,84% (les chiffres précis de la participation finale ne sont pas connus à minuit mais tournent autour de 53%), la dégringolade est également importante, moins d'un Breton sur deux s'étant déplacé aux urnes (67% de participation en 2014).

Certaines grandes villes ont connu ce jour une participation record comme à Rennes, la capitale bretonne où l'abstention atteint les 60,4% ou encore Lorient avec 66,2%.A Bruz, zone cluster touchée par le coronavirus en Ille-et-Vilaine, l'abstention est de 60,7%. A Auray, l'une des toutes premières villes touchées par l'épidémie dans le Morbihan, 57,7% des électeurs ont boudé les bureaux de vote.Certaines communes ont connu des taux record d'abstention comme Plescop dans le Morbihan avec 75,3%.
© FTV
Des taux d'abstention jamais vus qui "interroge sur la force du mandat délivré par le peuple" explique le politologue Thomas Frinault.Même si depuis 1989, la Bretagne n'échappe pas à l'érosion nationale du scrutin des municipales, il n'y a pas de doute que la crise sans précédent que connait le pays avec cette épidémie et les restrictions de mobilités et de rassemblements qui en découlent ont pesé sur le scrutin. 

Dans ce contexte, le Premier Ministre Edouard Philippe a annoncé depuis Le Havre qu'experts scientifiques et partis politiques seraient consultés "en début de semaine", en espérant obtenir un "consensus républicain" autour de la tenue ou non du second tour. 

Selon le constitutionnaliste Didier Maus, interrogé par l'AFP, un report du second tour conduirait à annuler le résultat du premier tour, et obligerait les électeurs à revoter pour les deux tours  
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