Ouverture à la concurrence des TER: pas avant 2030 pour la Bretagne

A compter du 3 décembre, les régions qui le souhaitent vont pouvoir choisir une autre compagnie que la SNCF pour exploiter certaines lignes TER. En Bretagne, il faudra attendre 2030 au plus tôt pout voir éventuellement des entreprises privées opérer. 

C'est la première étape concrète de la réforme de la SNCF engagée par le vote du "pacte ferroviaire", il y a un an et demi.

A partir du 3 décembre 2019, si elles le souhaitent, les régions vont pouvoir mettre en concurrence différents opérateurs pour exploiter tout ou partie de leurs TER. Une demi-douzaine d'entreprises, étrangères mais pas seulement, sont sur les rangs pour concurrencer l'entreprise publique française: la deutsche Bahn, Transdev, Flixtrain ou encore la RATP.

 



Pour l'heure, ce n'est pas une obligation. Cela le deviendra dans quatre ans. A compter du 25 décembre 2023, les régions devront forcément passer par les appels d'offres dès lors que leur contrat avec la SNCF arrivera à échéance.

Par ailleurs, l'exploitation des TGV sera, elle aussi, ouverte à la concurrence à compter de décembre 2020. 

 

La Bretagne frileuse




La Bretagne fait partie des régions les plus réfractaires à cette ouverture à la concurrence. Le 20 décembre 2019, la région signera un nouveau contrat avec SNCF Mobilités, l'exploitant ferroviaire des trains express régionaux. Cette convention liera de nouveau les deux parties pour dix ans donc jusqu'en 2030. A cela, il convient d'ajouter des délais de procédure assez longs. Bref, les TER privés ne devraient pas apparaître en Bretagne avant 2030 voire 2033.
 

 

Ces régions qui ne veulent plus de la SNCF

En revanche, quatre autres régions vont, elles, sauter le pas: le Grand-Est, les Hauts-de-France, Provence-Alpes-Côtesd'Azur et, en 2021, les Pays-de-la-Loire. Pour cette dernière région, sept opérateurs privés ont d'ores-et-déjà manifesté leur intérêt.

Dans ces régions, les élus  reprochent régulièrement à la SNCF son manque de souplesse, sa totale absence de transparence dans les comptes, ses coûts élevés, son incapacité à planifier les travaux, sa mauvaise volonté à communiquer des données sur les lignes et bien sûr la fermeture des guichets, les horaires inadaptés, les trains supprimés, les retards, les grèves... "On veut challenger la SNCF car nous ne sommes pas contents de son fonctionnement", explique Franck Dhersin, vice-président chargé des transports dans les Hauts-de-France.

 

De son côté, un élu régional du Grand-Est espère économiser "peut-être de 15 à 20% en fonctionnement, pour les réinvestir dans des commandes de trains supplémentaires."

Quoi qu'il en soit, les premiers "trains de la concurrence" ne devraient pas rouler avant la fin 2022.

 

Pourquoi la Bretagne a dit "non" 



Actuellement, le réseau TER breton représente 35 000 voyages quotidiens, 13 lignes de trains et près de 1 200 km de rails avec un maillage relativement dense.

 

 

"Des logiques d'opérateurs purement financières"



Le principal argument de la région contre l'ouverture à la concurrence, c'est le maintien d'une desserte sur l'ensemble de la Bretagne. "Nous savons que la concurrence qui s'appliquera à TGV est de nature à fragiliser la desserte de certains territoires, les plus éloignés. Nous serons vigilants pour que la Bretagne n'ait pas à souffrir d'une offre amoindrie consécutive à des logiques d'opérateurs purement financières. C'est bien l'offre combinée TGV et TER qui fait le succès de la desserte bretonne", argue le vice-président de la région Bretagne en charge des transports, Gérard Lahellec.
 

Déjà une ligne privée entre Carhaix et Paimpol



Cela dit, la Bretagne compte déjà une ligne ferroviaire exploitée par une entreprise privée entre Carhaix et Paimpol. Elle est même la seule en France à ce jour. La SNCF en a confié la gestion à la CFTA, une filiale de Veolia. Son exploitation coûte trois fois moins cher que si la ligne était gérée par la SNCF.

 
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