Les journalistes Morgan Large et Nadiya Lazzouni, toutes deux menacées de mort, n'auront pas de protection judiciaire. C'est ce que déplorent syndicats et organismes du secteur, qui en avaient fait la demande.
C'est "une fin de non-recevoir" qu'on reçu la Fédération internationale du journalisme (FIJ), la Fédération européenne du journalisme (FEJ), le Syndicat national des journalistes (SNJ), le SNJ-CGT et la CFDT-Journalistes et Reporters en colère.
Les six organismes avaient le 13 avril, dans une lettre adressée au ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, appelé à protéger Morgan Large et Nadiya Lazzouni, alors que ces dernières avaient déjà demandé sans succès une protection rapprochée après avoir été menacées de mort.
"Attentif à vos préoccupations légitimes, je tiens à vous indiquer que les évaluations des services de lutte anti-terroriste ont conclu à une absence de menace (T4) susceptible de justifier la mise en place d'une protection rapprochée", a répondu le ministère de l'Intérieur dans une lettre.
Des roues déboulonnées
Morgan Large, qui enquête régulièrement sur le milieu agricole breton, avait porté plainte le 13 avril après avoir constaté fin mars qu'une des roues arrières de son véhicule avait été partiellement déboulonnée. RSF et le SNJ avaient aussi sollicité une protection policière.
Fin avril, les faits ont déclenché l'ouverture d'une information judiciaire fin avril. La journaliste bretonne avait déjà fait l'objet de multiples intimidations ; l'intoxication de son chien, des appels nocturnes ou la dégradation des locaux de sa radio associative RKB ; depuis son témoignage dans le documentaire "Bretagne: une terre sacrifiée" diffusé mi-novembre sur France 5.
Nadiya Lazzouni, qui anime l'émission "The Nadiya Lazzouni Show" relayée sur les réseaux sociaux et le site internet de son média "Speak Up Channel", avait aussi porté plainte mi-avril pour "menaces de mort" en raison de la religion après avoir reçu un courrier violemment islamophobe à son domicile.