C’est 5% de plus que la moyenne nationale : 118 %.
Presque 300 places manquantes
Selon les derniers chiffres fournis par le Ministère de la Justice, il y avait 2104 détenus en Bretagne au 1er août dernier.
Pourtant le nombre de places dans les prisons de notre région se limite à 1710 places.
De grandes disparités
Parmi les 7 établissements pénitentiaires bretons, la prison pour femmes de Rennes est la moins engorgée, elle accueille 72 détenues pour 100 places. D’ailleurs les femmes ne sont globalement que 4% des détenus.
À l’opposé, la maison d’arrêt de Saint-Brieuc est la plus engorgée : avec 155 détenus pour 100 places.
Les chiffres des 7 prisons bretonnes
BREST
Maison d’arrêt de Brest : 353 détenus – 254 places – Densité 139 %
SAINT-MALO
Maison d’arrêt de Saint-Malo : 131 détenus – 92 places – Densité 142,4 %
SAINT-BRIEUC
Maison d’arrêt de Saint-Brieuc : 132 détenus – 85 places – Densité 155,3 %
VANNES
Maison d’arrêt de Vannes : 72 détenus – 52 places – Densité 138,5 %
LORIENT
Centre pénitentiaire de Lorient-Ploemeur : 325 détenus – 227 places – Densité 143,2 %
RENNES
Centre pénitentiaire de Rennes-Vezin : 883 détenus – 712 places – Densité 124 %
RENNES prison des Femmes
Centre pénitentiaire pour femmes de Rennes : 208 détenus – 288 places – Densité 72,2 %
Les chiffres donnés ici pour les Centres pénitentiaires sont obtenus par le cumul de leurs différents quartiers respectifs que l'on retrouve dans le détail ici :
Source : http://www.justice.gouv.fr
(note CSL = centre ou quartier de semi-liberté / qMA = quartier maison d'arrêt / qCD = quartier centre de détention)
Courtes peines et surpopulation
En Bretagne, les prisons les plus surpeuplées sont les maisons d’arrêt : la surpopulation y est de 141 %.
Or ce sont ces maisons d’arrêt qui concentrent les peines de moins de deux ans.
Dans les centres de détention, qui accueillent les peines supérieures à deux ans, la densité carcérale tombe à 82 %.
Le Plan Pénitentiaire : un projet de loi pour la fin de l’année
Le projet du ministère de la Justice comporte deux volets qui chacun pourraient désengorger les prisons.
Premier volet : nouvelle échelle des peines
privilégier les alternatives à la détention pour les courtes peines.Le projet présenté au Conseil des ministres du 12 septembre 2018, entend « redonner du sens à la peine en évitant que les peines de moins de six mois soient exécutées en détention tout en assurant une exécution effective des peines supérieures à 1 an. Le projet repose sur une nouvelle échelle des peines.
Deuxième volet : programme immobilier
C'est un programme immobilier pénitentiaire pour créer de nouveaux types d’établissements et mieux adapter les régimes de détention.
- Création de 2000 places en structures d’accompagnement vers la sortie (SAS)
- Construction de centres pénitentiaires équipés de quartiers de confiance.
Les déplacements s’y feront à l’aide de badges, à l’instar des Pays-Bas.
Les détenus pourront accéder à des espaces d’atelier pour développer une réelle activité professionnelle. - Construction de deux prisons intégrant des entreprises partenaires pour développer un dispositif de prise en charge par le travail en détention et qui se poursuivra après la libération. (360 places)
- Construction également de maisons d’arrêt « classiques » avec un haut niveau de sécurité dans les régions où elles s’avèrent nécessaires (2500 places)
Si le gouvernement atteint son objectif le nombre de détenus devrait baisser d’environ 8 000, et la Bretagne devrait être une des régions à en bénéficier.
voir le détail du projet de loi :