Après deux mois de réflexion, les magistrats de la chambre sociale de la Cour d’appel d’Orléans ont rendu leur jugement sur la légalité d'un licenciement faisant suite à une moquerie déposée sur Facebook.
Adyl Abdelhafidi, originaire de Châteauroux, a été licencié le 14 décembre 2010 du poste d’assistant culturel qu'il occupait au domaine de Chaumont-sur-Loire. Son employeur lui reprochait, entre autres, de s'être moqué sur sa page Facebook de la directrice du Domaine, Chantal Colleu-Dumont, en postant sur le réseau social une gravure représentant le roi Louis XVIII appuyé sur deux béquilles. A la suite d’une chute, la directrice, Chantal Colleu-Dumont, se déplaçait à l'époque à l’aide de béquilles. « Elle me rappelle une directrice que j’ai bien connue », pouvait-on lire en dessous de l’image.
En 2012, le conseil des prud'hommes de Blois avait reconnu que le renvoi de l'employé poursuivi était légal.
Fin décembre, lors de l'audience à la chambre sociale de la Cour d'appel d'Orléans, le jeune homme avait exprimé ses "regrets". Ils n'auront pas servi sa cause. Le 28 février, les juges ont confirmé le licenciement d'Adyl Abdelhafidi pour cause réelle et sérieuse. « Il résulte de plusieurs pièces du dossier que ce commentaire diffamatoire est resté à la disposition de ceux qui pouvaient le consulter sur Facebook et en particulier les salariés du Domaine pendant plusieurs mois, au moins du 31 août au 10 décembre 2010. En effet, l'effigie de ce roi en cire le représente obèse et marchant à l'aide de béquilles. Proclamer, sur un espace public électronique, que la représentation caricaturale du roi rappelle son propre directeur, parfaitement identifiable, s'analyse comme de la moquerie, inadmissible de la part de tout subordonné, attentatoire au respect dû à toute personne », ont argumenté les magistrats.