Les retraités attendent, pour certains avec appréhension et parfois fatalisme, la prochaine réforme des retraites. Elle pourrait encore les mettre à contribution et entraîner une nouvelle baisse de leur pouvoir d'achat.
Certains se sentent prêts à participer financièrement à cette réforme, mais...
Bernard, 62 ans, et son épouse Liliane, 61 ans, étaient tous les deux enseignants. Ils ont eu deux enfants et vivent à Lèves, en Eure et Loir. "Nous faisons partie d'une génération qui a connu le plein emploi pendant toute la durée de notre activité" expliquent-ils. "Nous avons toujours travaillé, toujours cotisé, et disposons maintenant d'une retraite qui nous permet de vivre sans soucis financiers, ce qui ne sera probablement pas le cas des générations futures". Ils se sentent prêts à participer, pour un souci d'équité.Mais nous trouvons choquant la persistance des régimes spéciaux. Tout le monde devrait être aligné sur le même régime.
D'autres doivent recommencer à travailler pour s'en sortir...
"Avec ma femme, on a élevé quatre enfants. Elle a jamais touché de retraite. On a payé beaucoup, mais on n'a pas touché beaucoup" explique-t-il. Aujourd'hui, je fais 49 heures par semaine et je touche le SMIC. La réforme des retraites, vous parlez comme je m'en fous, à 78 ans. De toute façon, ils s'en prendront jamais aux syndicats, ils toucheront pas aux retraites des cheminots et des autres. C'est que du blabla tout ça".
J'ai bien besoin de ce boulot. Je sais pas comment je ferais pour joindre les deux bouts sinon.
Déjà touchés par les précédentes réformes
Depuis le 1er avril, les retraités qui sont imposables sont déjà soumis à un prélèvement de 0,3% sur leurs pensions au titre de la Contribution additionnelle de solidarité pour l'autonomie (Casa).Les 11 millions d'anciens salariés du privé ayant une retraite complémentaire ont vu celle-ci être revalorisée en-dessous de l'inflation : un effort qui doit se reproduire pour encore deux années, d'après un accord conclu en mars 2013.
Etendre cette "sous indexation" à tous les régimes, aligner le taux maximal de CSG des retraités (6,6%) sur celui des actifs (7,5%) ou réviser certains avantages fiscaux pour les retraités, tels que l'abattement de 10% qui leur est actuellement appliqué comme aux salariés: autant de pistes du rapport Moreau entre lesquelles le gouvernement devra trancher et qui alimentent les inquiétudes.