Les salariés de l’usine de conditionnement d’œufs de Digny ont distribué vendredi 30 000 œufs sur le marché très couru de Senonches pour attirer l’attention sur les difficultés financières que rencontre l’entreprise après la perte de ses deux plus gros clients.
En région Centre, la filière avicole commence elle aussi à ressentir les effets de la crise qui secoue la Bretagne depuis septembre. Après l’abattoir de poulet de Boynes dont la fermeture est annoncée pour la fin de l’année, c’est au tour de l’usine de conditionnement d'oeufs du "Vieux château" de tirer la sonnette d’alarme. L’entreprise, crée il y a 20 ans, vient de perdre deux de ses plus gros clients.
La coopérative Matines, dont les œufs sont « présents sur les tables d’un français sur deux » a rompu sans explications le contrat qui la liait au producteur. Pour obtenir ce marché, la casserie d'oeufs avait entrepris de moderniser sa chaîne de production. Elle s’était engagée aussi à faire de Matines son principal fournisseur en aliments et en poussins. Résultat, l’entreprise avicole eurélienne a perdu ses débouchés et son approvisionnement en matières premières. Le "Vieux Château" accuse depuis un trou dans sa trésorerie de 1,5M € et redoute un dépôt de bilan.
Salariés et direction espèrent aujourd'hui obtenir l’aide des pouvoirs publics le temps de négocier de nouveaux marchés avec des centrales d’achat et des supermarchés.
Vendredi matin, pour attirer l'attention sur les risques de fermeture du Vieux château, les employés ont distribué une commande annulée de 30 000 oeufs aux chalands du marché de Senoches. Une manifestation plutôt bien accueillie.
►reportage de S.Depierre et J.Ph Tranvouez
avec Emmanuelle Deslandes Salariée du "Vieux Château" et Grégoire Hubert Directeur commercial et co-fondateur du "Vieux Château"