Pour sa 49e édition, le Printemps de Bourges revient comme toujours avec une programmation francophone mêlant tête d'affiche et artistes à découvrir. Mais pour la première fois depuis le début du festival, il n'y aura pas de concert au théâtre Jacques Cœur et douze artistes en moins au programme, faute de budget.
C'est la première fois que le Printemps de Bourges se tiendra sans concert au Théâtre Jacques Cœur. Avec pour conséquence, douze artistes en moins que l'année dernière à la programmation. Un renoncement pour Boris Vedel, le Directeur du Printemps de Bourges et son équipe, mais une volonté de ne prendre aucun risque financier. "Nous avons la 50e édition du Printemps de Bourges qui arrive en 2026, c'est donc le choix de la prudence. Mais ce qu'il y a de bien avec la matière artistique c'est de proposer ce qu'il y a de mieux. On veut proposer aussi ce qui va se faire de mieux en 2025 en France", assure Boris Vedel.
Pour preuve, le Printemps de Bourges casse la tirelire cette année pour faire venir pour la première fois Michel Polnareff, qui viendra jouer son concert dans le cadre de "Ma dernière tournée". À ses côtés, Barbara Pravi et Emma Peters ouvriront donc le bal de cette 49e édition du printemps, le mardi 15 avril prochain.
Pour supporter le coût de cette superstar de la francophonie, les festivaliers devront aussi mettre la main à la poche avec des billets plus chers : entre 65 et 85€ contre par exemple 55€ le billet pour le concert du mercredi 16 avril avec Clara Luciani, Jean-Louis Aubert, Styleto et Lucky Love.
Inflation, subventions et 50e édition
Autre concession, il n'y aura pas de concert au W le dimanche 20 avril, mais là ce n'est pas une première. "La prudence a été de rigueur, car on ne savait pas à quelle hauteur les collectivités nous subventionneraient cette année, avec les incertitudes qui planent sur le budget français", rappelle Boris Vedel. "On ne réduit pas tellement la voilure, mais on fait différemment. On reste un festival avec plus de 120 à 130 artistes à l'affiche, c'est bien plus que la moyenne des festivals en France", précise le Directeur.
Car de fait, le budget du Printemps de Bourges, compris entre 5 et 7 millions d'euros, n'a pas baissé. Il est resté le même que celui de l'année dernière. Mais avec une baisse des subventions de tutelle, mais aussi une très forte inflation sur les cachets demandés par les artistes, difficile pour le Printemps de Bourges de ne pas faire de choix. "Ça fait 10 ans que les cachets des artistes augmentent. Parce que tous les coûts augmentent, mais aussi parce que les festivals se multiplient. La demande est plus importante que l'offre. Aujourd'hui, pour atteindre l'équilibre, il faut qu'on ait des taux de remplissage à quasiment 95 à 100 %", souligne Boris Vedel.
Le Printemps de Bourges, espère aussi en réalisant des économies cette année, pouvoir célébrer la 50e édition du Printemps de Bourges et réfléchit déjà à une nouvelle identité visuelle pour l'année prochaine.
Un investissement côté créations
Le Printemps de Bourges continue de proposer et financer des créations, sa marque de fabrique avec les Inouïs. Une première création sera proposée autour de la mort d'Oum Kalthoum, chanteuse égyptienne disparue il y a 50 ans. La direction de cette création autour de la chanson arabe a été confiée à Zeid Hamdan. "Avec un plateau de choix : Camilia Jordana, Souad Massi, Natacha Atlas, Abdullah Miniawy, Maryam Saleh et puis Rouhnaa et Danil pour la caution rap", détaille Jean-Michel Dupas, chargé de programmation artistique du Printemps de Bourges.
Une autre création sera consacrée au jazzman Keith Jarrett et son album mythique Köln Variations. "On s'appuie sur Edouard Ferlet, un jazzman très aventureux qui va revivre le concert en s'appuyant sur deux pianos, dont un généré par l'intelligence artificielle".
La troisième création de cette année 2025 sera un hommage aux 40 ans des Inouïs. Le groupe Terre Noire se voit confier un spectacle intitulé "Toute première fois", comme la chanson de Jeanne Mas. "Huit artistes, anciens Inouïs, réinterpréteront les tout premiers morceaux d'artistes connus comme Mylène Farmer ou Eddy de Pretto".
En complément de ces créations, le Printemps de Bourges investira aussi le Palais Jacques Cœur. "On va proposer des concerts sans électricité, acoustiques et à la bougie. Une belle intimité proposée sur trois soirées", avance Jean-Michel Dupas.
Émilie Loizeau donnera par exemple un concert acoustique piano voix le jeudi 17 avril. Ce Printemps de Bourges marque aussi le retour d'une véritable soirée rock. "Il n'y avait pas eu de soirée rock depuis au moins 20 ans au printemps de Bourges", se souvient Jean-Michel Dupas.
Le vendredi 18 avril, se produiront donc au Palais d'Auron Bandit Bandit, Ko ko Mo ou encore Last Train. Les signaux sont pour l'instant, selon Boris Vedel, au vert, car les réservations de billets pour le W sont déjà au-dessus par rapport à l'année dernière à la même période. "Je pense qu'on a une dynamique qui s'est posée depuis quelques années sur le Printemps et qui perdure. Je suis assez confiant pour dire que le W sera complet cette année".